Delphine Fremaux-Lejeune ("Affaire conclue") : Sophie Davant, sa famille, ses conseils pour acheter aux enchères… elle nous dit tout – EXCLU

INTERVIEW – Delphine Fremaux-Lejeune est l’une des expertes d’Affaire conclue sur France 2. La commissaire-priseur de 53 ans s’est confiée à Femme Actuelle sur l’émission, son parcours, sa belle rencontre avec Sophie Davant et sur sa famille.

  • Sophie Davant
  • Julien Cohen
  • Caroline Margeridon

Delphine Fremaux-Lejeune est l’une des commissaires-priseurs d’Affaire conclue sur France 2. L’experte de 53 ans a accordé une interview à Femme Actuelle dans laquelle elle revient sur son parcours, son amitié pour Sophie Davant, la maison de ventes qu’elle gère avec son mari Jérôme et sur ce que l’émission lui a apporté.

Femme Actuelle : Comment avez-vous été recrutée dans Affaire conclue ?
Delphine Fremaux-Lejeune :
Par un coup de téléphone d’un casteur de l’émission. Il m’a contactée en me proposant de passer un entretien pour participer à Affaire conclue du côté des experts. Sur le moment, j’ai cru que c’était une blague. Je connaissais un peu l’émission parce que mes clients m’en parlaient, mais pas plus que ça. Il m’a dit : « Regardez l’émission ce soir et je vous rappelle demain. » C’est ce que j’ai fait avec mes filles et mon mari. On l’a trouvée formidable. Le lendemain, j’ai accepté d’aller aux entretiens. Finalement, j’ai été retenue. C’était en juillet 2019.

Quels sont vos liens avec les différents experts ?
D. F.-L. :
Je ne les connaissais pas beaucoup. Ça a été une belle découverte humaine, amicale, professionnelle. Nous sommes très individualistes dans notre métier, chacun dans l’endroit où l’on exerce. Là, ce qui est formidable, c’est que l’on sort de nos habitudes, on travaille souvent en équipe, alors que c’est un métier qui n’est pas comme ça, en vrai, sur le terrain. On est tous concurrents. Ce qui est agréable c’est qu’on se retrouve et on échange avec plaisir sur le plateau.

Avec qui avez-vous le plus d’affinités ?
D. F.-L. :
J’apprécie énormément Harold que je trouve être un bon camarade. Il a bon esprit, il est solidaire. Il nous aide, on échange sur les objets pour confronter nos points de vue parce qu’on a très peu de temps pour préparer les commentaires et se faire une idée sur l’objet. J’apprécie également Patricia parce qu’elle est drôle. Enora aussi qui est très rigoureuse. On n’est pas dans notre rôle de confrères un peu strict. On fait sérieusement le travail mais on ne se prend pas au sérieux.

« Avec Sophie Davant, il y a eu, dès ce premier jour, une véritable rencontre« 

Quelles sont vos relations avec Sophie Davant ?
D. F.-L. :
J’étais terrifiée quand je suis arrivée sur le plateau la première fois. C’était vraiment très impressionnant. Vous ne connaissez personne. Vous savez que vous allez passer à la télé. Qu’il ne faut pas avoir l’air idiote avec ce que l’on va dire dans nos commentaires. Pas trop scolaire non plus. C’est un exercice tout de même difficile. Avec Sophie, il y a eu, dès ce premier jour, une véritable rencontre, c’est le bon mot. Je l’apprécie énormément. Elle est authentique et sincère. C’est quelqu’un qui a du cœur, qui est très intelligente. On se comprend, on est de la même génération. On est très complice, on n’a pas besoin de se parler.

Que répondez-vous à la rumeur qui vous dit en froid avec elle ?
D. F.-L. :
Ça, c’est n’importe quoi ! J’ai vu ça l’autre jour, mais ça n’a aucun fondement. Je ne sais même pas pourquoi on serait en froid. Franchement, ça n’a jamais existé. Ce n’est absolument pas vrai. On a toujours plaisir à se retrouver sur le plateau. Je sais que c’est réciproque.

Qui vous a transmis ce goût pour l’Art ?
D. F.-L. :
J’ai eu des parents formidables. Ma mère était curieuse d’esprit. Un goût extraordinaire, un œil très sûr. Elle avait fréquenté, dans les années 50, de grands artistes de l’école de Paris. Elle était relieuse d’art. Mon père avait fait HEC et était filateur de coton. Fremaux, mon nom de jeune fille, vient d’une famille de textile assez connue dans le Nord. Pour l’anecdote, ça correspond aux draps Delorme-Fremaux. Mes parents vivaient à Rouen parce qu’il y avait une entreprise de filature. Mon père était passionné d’Histoire. Ces deux forces-là réunies m’ont donné l’envie de faire ce métier. J’ai toujours voulu être commissaire-priseur depuis l’âge de 18 ans.

Pouvez-vous nous parler de votre parcours ?
D. F.-L. :
Passionnée d’Histoire, j’ai commencé par une licence d’histoire-géo. Une fois obtenue, j’ai attaqué des études d’Histoire de l’art à la Sorbonne et une maîtrise de Droit des affaires à Paris aussi. Ma formation pluri-disciplinaires m’aide énormément dans l’émission. C’est très important, pour comprendre un objet, qu’on le place dans le temps, à l’époque où il a été fabriqué, ou à l’époque où il a servi. J’ai ensuite passé la formation de commissaire-priseur. Puis, je me suis formée à la gemmologie. J’ai commencé à travailler dans une société dont l’objectif était la retransmission des ventes sur Internet, dans les années 2003-2004. Ensuite, j’ai décidé de créer ma maison de vente. Avec mon mari, on habitait à Paris, mais on a décidé de rentrer à Rouen pour se rapprocher de nos familles.

« On a compris qu’Internet allait révolutionner complètement notre métier« 

Que fait votre mari ?
D. F.-L. :
Mon mari s’appelle Jérôme Lejeune. Nous sommes mariés depuis 28 ans. Il est ingénieur de formation et ne vient pas du monde des enchères. On a créé notre outil de travail. On a compris très vite, grâce à mon expérience professionnelle, qu’Internet allait révolutionner complètement notre métier. On a associé nos compétences en ouvrant notre maison de vente complètement basée sur les nouveaux outils, la digitalisation des ventes. On a fait ça très tôt, en 2010, en commençant dans notre chambre à coucher. Puis, on a pris des locaux. On a embauché une personne. Maintenant, on travaille avec six personnes. L’année dernière, on a investi dans un garage qu’on a transformé en salle des ventes. Je fais les inventaires, les expertises, les successions. Mon mari gère la société. Il s’occupe de tous les aspects informatiques. Et Dieu sait s’il y en a parce que tout est digitalisé.

Et vos filles ?
D. F.-L. :
Philippine a 20 ans, Constance, 17. Notre aînée est inscrite à l’ING, l’école de gemmologie de Paris. C’est marrant parce que les chiens ne font pas des chats. Elle est passionnée de pierres précieuses. Je ne sais pas ce qu’elle fera plus tard. En tout cas, pas commissaire-priseur, elle me dit que c’est un métier où l’on travaille beaucoup trop. La seconde passe le bac. Elle aimerait faire des études dans une école de commerce. On est très fier d’une chose : elles ont le goût du travail et le sens de l’effort. Souvent, elles travaillent avec nous, le week-end, pour les ventes. C’est un ancrage dans la vie. Elles auront vu que dans la vie il faut faire des efforts.

Votre participation à l’émission a-t-elle eu des conséquences sur votre activité professionnelle ?
D. F.-L. :
Jusqu’à présent, pas beaucoup. Mais depuis un mois, je trouve que oui. C’est arrivé tout d’un coup. Pendant les expositions, je reçois des coups de fil. Les gens viennent me présenter des objets et me remercient. Ça correspond au moment du deuxième confinement. Je crois que la régularité de présence à l’antenne fait que les gens me reconnaissent. Il faut que les choses s’installent dans le temps.

Ses conseils pour acheter aux enchères

Vous avez co-fondé une maison de ventes aux enchères, Normandy Auction, à Rouen. Quels conseils pouvez-vous donner à des personnes novices qui aimeraient acheter aux enchères ?
D. F.-L. :
Le premier conseil est de venir à l’exposition. Voir les objets. Si ce n’est pas possible, il faut demander un état précis et des photos de l’objet qui vous intéresse. Bien comprendre la dimension de l’objet pour ne pas avoir de surprise. Peut-être avoir une conversation téléphonique avec le commissaire-priseur. C’est très important pour l’acheteur d’être bien renseigné. Ensuite, soit on achète en étant dans la salle, soit on demande une ligne de téléphone, soit on peut laisser un ordre d’achat avec une indication de prix maximum au commissaire-priseur, soit on s’inscrit sur internet et on suit la vente en direct. Il faut se mettre une limite de prix pour ne pas se laisser embarquer dans des enchères trop élevées. Toujours acheter sur le coup de cœur. Ne jamais acheter pour investir car ça ne marche pas beaucoup.

Avez-vous un souvenir, concernant l’émission, qui vous a marqué ?
D. F.-L. :
Peut-être mon premier jour. J’ai eu un joli tableau de l’école française du XVIIIè siècle représentant le vœu de Louis XIII. Je me revois, la veille du tournage, dans la chambre d’hôtel en me demandant ce que j’allais pouvoir en dire. J’avais une petite photo. Le tableau était bien plus beau. Tout était lié. Entre le premier jour, une première expertise, un tableau avec un sujet historique, moi qui aime l’Histoire, ça tombait bien.

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