Covid-19 : la solution de cette entreprise pour imposer la distanciation sociale fait débat

L’entreprise Essity, géante des produits d’hygiène, prévoit d’imposer à ses salariés le port d’un boîtier connecté dans le but de lutter contre l’épidémie de coronavirus. Celui-ci émettra une alarme dès lors que la distanciation physique ne sera pas respectée…

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Avec la récente mise sur le marché des différents vaccins contre la Covid-19, et l’apparition d’un nouveau variant (plus contagieux) du virus au Royaume-Uni, de nouvelles questions viennent s’ajouter à toutes celles que le monde se pose depuis déjà plus d’une année. Alors, pour lutter plus efficacement contre la pandémie, certains cherchent des solutions… plus ou moins insolites. C’est ce qu’essaie de faire Essity, entreprise spécialisée dans la fabrication de produits d’hygiène (papier toilette, mouchoirs, couches…) en partenariat avec les marques Okay, Nana, ou encore Lotus. Pour imposer la distanciation sociale dans ses usines, le groupe suédois envisage une technique étonnante.

Essity souhaite que ses salariés portent en permanence un boîtier connecté qui sonnera dès lors que les deux mètres de distance ne seront pas respectés. Celui-ci pourra être relié à un collier ou accroché à la ceinture, et émettra un son strident pouvant atteindre 85 décibels. Pour indication, ce volume correspond à celui d’une alarme ou d’une sirène. La mesure devrait être appliquée sur tous les sites du groupe en Europe, et donc en France – où l’entreprise emploie environ 2.800 personnes – dans le Loiret, l’Eure, l’Orne, la Vienne et le Haut-Rhin.

La CFDT s’insurge contre le projet d’Essity, qui pourrait être appliqué dès la fin janvier

De nombreux salariés d’Essity s’insurgent de ce projet. “Des collègues me disent qu’ils vont perdre le boîtier, le jeter à la poubelle ou le laisser au vestiaire. Ils n’en veulent pas”, explique Christine Duguet, déléguée syndicale centrale CFDT d’Essity. Le syndicat proteste contre ce dispositif, jugé “particulièrement intrusif et infantilisant”, et dresse un parallèle avec les colliers à impulsions électriques censés dissuader les chiens d’aboyer : “La direction traiterait-elle ses salariés comme des chiens ?” Pour Christine Duguet, le bruit risque de poser problème très rapidement.Vous imaginez le vacarme que ça va faire ? 85 décibels, c’est énorme, a-t-elle souligné. De plus, la déléguée syndicale atteste que les gestes barrières sont respectés : “On doit porter le masque toute la journée y compris quand on est seul dans un bureau. Les accès du restaurant d’entreprise sont limités. On en fait plus que ce que le gouvernement demande.”

De son côté, la direction d’Essity a réagi par écrit. Elle indique que le dispositif vise à “renforcer la sécurité des collaborateurs”, et “limiter le plus possible tout risque de transmission du virus”. Le boîtier choisi est un modèle de la société belge de technologie Phi Data, et les modalités de son fonctionnement seront déterminées sur consultation des instances représentatives du personnel courant janvier. Le géant suédois assure que le boîtier “serait sans système de géolocalisation et non relié à des informations personnelles”, bien que les déplacements soient enregistrés. Les salariés seront identifiés par un numéro.

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