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Colum McCann : “Dublin, c’est là que mes poumons ont appris à respirer”
Les droits de son roman Apeirogon ont été achetés par Steven Spielberg. L’écrivain irlandais se confie.
Madame Figaro. – Si vous deviez décrire votre dernier roman en trois phrases ?
Colum McCann. – Inspiré d’une histoire vraie, Apeirogon (1) est un roman sur deux pères qui perdent leur fille dans le conflit israélo-palestinien. Contre toute probabilité, ils deviennent amis et apprennent à mettre la force de leur chagrin au service de la paix.
Qu’aviez-vous en tête en l’écrivant ?
Je voulais capturer le chagrin d’un père en deuil, et dans le même temps la possibilité d’espérer, en dépit de toute logique.
Le principal trait de votre caractère ?
Peut-être ma capacité à écouter les gens. Mon empathie.
Celui dont vous êtes le moins fier ?
Mon arrogance, ma naïveté, ma vanité, mon manque de lucidité sur moi-même.
Celui que vous détestez chez les autres ?
L’arrogance, la naïveté, la vanité, le manque de lucidité sur soi-même…
Votre truc antistress ?
Marcher. Courir. Et, croyez-le ou non, écrire.
Votre geste écolo ?
Je ne possède pas de voiture. Je marche ou je prends le vélo pour aller où que ce soit.
Votre devise ?
«No matter. Try again. Fail again. Fail better .» («Peu importe. Essaie encore. Échoue encore. Échoue mieux», NDLR.) Samuel Beckett.
Un adjectif qui vous convient ?
Curieux. Dans tous les sens du terme.
Sur une île déserte, qu’emporteriez-vous ?
Un billet de retour, juste au cas où.
Les trois basiques de votre dressing ?
Une écharpe, un gilet et une chemise sans col.
Le casting d’un dîner idéal chez vous ?
Mon père, que j’aimerais mettre au courant de tout ce qui s’est passé depuis sa mort, il y a cinq ans. Mon grand-père aussi.
Une musique dans votre vie ?
N’importe laquelle, du moment qu’elle est signée de l’Irlandais Colm Mac Con Iomaire.
Une rencontre qui vous a marqué ?
Une à venir.
Un héros ou une héroïne d’enfance ?
J’en ai deux. Gordon Banks, un gardien de but anglais, et mon père.
Votre luxe ?
Une très bonne bouteille de sancerre. À quatre heures de l’après-midi. Peut-être quelque part à Paris. Avec la perspective d’une nuit qui s’offre à vous.
Votre série télé préférée ?
Narcos, House of Cards. Toute série ayant un rapport avec le football.
Une ville qui vous ressemble ?
Dublin, cette bonne vieille ville abandonnée. C’est là que j’ai grandi. Et où mes poumons ont appris à respirer.
Votre madeleine de Proust ?
Mon père en train de se raser.
(1) Apeirogon, de Colum McCann, Éditions Belfond, 512 pages, 23 €.
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