"Colère feinte", "lâcheté"… Emmanuel Macron raillé après son coup de gueule sur la vaccination

Selon l’édition du 4 janvier 2020 du Journal du dimanche, Emmanuel Macron serait “en colère” contre la lenteur de la campagne de vaccination française destinée à combattre la Covid-19. Une colère moquée, car jugée peu convaincante, sur les réseaux sociaux, dans les médias et par l’opposition.

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L’air grave, le masque bien placé du nez au menton, Emmanuel Macron perce l’objectif de son regard azur et parle avec ses mains. Le but ? Convaincre. Convaincre face à la polémique grandissante sur la campagne française de vaccination, jugée trop lente par de nombreux Français mais aussi (et surtout), par l’opposition. Et pour cause : contrairement à ses voisins européens, la France n’a vacciné, à ce jour, que quelques centaines de personnes. Selon les chiffres du très sérieux site CovidTracker, en ce début du mois de janvier, seules 516 personnes ont reçu “au moins une dose de vaccin contre la Covid-19.” Après la polémique sur les masques, puis sur les tests, ce sont désormais les vaccins qui font l’objet de critiques. Alors ce 3 janvier 2020, le Journal du Dimanche retranscrit la “colère de Macron”, comme nous l’annonce la Une montrant ce cliché du Président, l’air grave, justement. “Emmanuel Macron a poussé un coup de gueule contre les lenteurs de la campagne de vaccination”, apprend-on dans les colonnes de l’hebdomadaire. “En privé”, le chef de l’Etat aurait ainsi tapé du poing sur la table, ne mâchant pas ses mots : “Nous sommes sur un rythme de promenade en famille, et ce n’est à la hauteur ni du moment, ni des Français”, aurait-il tancé, toujours selon le JDD. “Moi, je fais la guerre le matin, le midi, le soir et la nuit. Et j’attends de tous le même engagement […] Ça ne va pas. Ça doit changer vite et fort et ça va changer vite et fort. La France peut et doit gagner cette guerre. Elle la gagnera.” Les mots sont solennels, “sévères.” Pourtant, ils n’ont pas vraiment convaincu. Sur les réseaux sociaux, les railleries n’ont pas tardé… tout comme dans les journaux.

« Mais quelle lâcheté ! », estime Apolline de Malherbe sur RMC

Lundi 4 janvier, Le Monde publie ainsi un article sur la “rentrée périlleuse” de l’exécutif, entre “retard dans la vaccination” et “climat social dégradé.” Et l’opposition non plus, ne mâche pas ses mots. “Emmanuel Macron parle de lenteur injustifiée, partage son impatience dans un journal qui est un peu le canal officiel de l’Elysée, c’est une forme de désaveu par rapport à cette situation qui est incompréhensible…”, estime d’abord un cadre de la majorité. De son côté, Guillaume Peltier, numéro deux Les Républicains, dénonce “un sabotage administratif de la bureaucratie sanitaire au sommet de l’Etat”. Le député, conseiller régional et vice-président des LR ironise même sur la “colère feinte” d’Emmanuel Macron dans les colonnes du JDD. Sur son compte Facebook, il ajoute : “Il est des colères saines. Il est des colères feintes […] Emmanuel Macron serait ‘en colère’. Mais de qui se moque-t-on ? […] C’est bien nous qui avons le droit, le devoir d’être en colère.” Sur RMC, lundi matin, la journaliste et animatrice Apolline de Malherbe s’est elle aussi agacée : “Le pire, c’est le président Emmanuel Macron qui se défausse sur son ministre de la Santé”, a-t-elle lancé. Hier dans les pages du JDD, il a dit sa colère sur la lenteur. Mais moi, j’ai halluciné, mais quelle lâcheté ! Parce qu’en fait, qui décide dans ce pays ? Il faudrait quand même savoir ! Je trouve que ce côté ‘Ce n’est pas moi, c’est de leur faute, et je vais les engueuler’, ce n’était pas très très élégant.

« Ça va monter en puissance », promet Olivier Véran

Nos confrères du Monde analysent de leur côté : “Le désaveu du président de la République accrédite en tout cas la thèse d’une bureaucratie hors de contrôle qui fait florès à droite.” Selon les informations du Figaro, une réunion est organisée lundi 4 janvier, à 17 heures, au palais de l’Elysée. Pilotée par le Président, qui a convoqué son Premier ministre et des ministres ainsi que des membres du Conseil scientifique, la réunion est un “point d’étape” destiné “à scénariser le suivi, montrer le suivi de la campagne”, précise-t-on au sein de l’exécutif. En milieu d’après-midi Olivier Véran, en déplacement à l’hôpital hôtel-Dieu à Paris, s’est exprimé pour soutenir la stratégie du gouvernement. “Le vaccin est une chance”, a martelé le ministre de la Santé. “Ça va monter en puissance”, promet-il.

« Macron se défausse sur Véran, quelle lâcheté »: Apolline de Malherbe revient sur la lenteur de la vaccination en France pic.twitter.com/9qh8fhnSyR

« Nous vivons un coup d’État bureaucratique. Le gouvernement des bureaucrates ridiculise chaque jour davantage notre patrie. Après l’échec sur les masques, celui sur les tests, voici venu celui des vaccins (…) ».
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