« C’est le parcours d’Emmanuel Macron non ? » : un ministre tombe de sa chaise en pleine réunion

Face à des préfets, un ministre a dénoncé les allers-retours entre privé et public des énarques. Un constat qui n’a pas manqué de faire tiquer un participant de la réunion, relate L’Express ce vendredi 28 mai.

A propos de


  1. Emmanuel Macron

Comme Jacques Chirac et François Hollande avant lui, Emmanuel Macron a occupé les bancs de l’École nationale d’administration (ENA), entre 2002 et 2004. Une scolarité prestigieuse à Strasbourg qui n’a pas empêché le chef de l’État de vouloir dissoudre cet établissement public controversé pour le remplacer par l’Institut du service public (ISP). Missionné pour défendre cette réforme face à des préfets et des hauts fonctionnaires, un ministre a utilisé un argument périlleux, en fustigeant ces diplômés qui « partent dans le privé pour gagner de l’argent puis vont faire de la politique ». Un raisonnement qui a failli faire tomber l’un de ses interlocuteurs de sa chaise. « Mais c’est le parcours d’Emmanuel Macron, non ? » aurait répliqué un membre de la réunion, d’après des infos de L’Express, ce vendredi 28 mai.

Avant de remporter la magistrature suprême, Emmanuel Macron a gonflé son carnet d’adresses au sein de la banque d’affaires Rothschild, entre 2008 et 2012. Le trentenaire énarque est même devenu le plus jeune banquier d’affaires nommé associé, une position qui lui a permis de conclure un gros contrat de rachat entre le géant Nestlé et une filiale du laboratoire Pfizer. A la clé : 2,4 millions d’euros dans la poche du futur secrétaire général adjoint de l’Élysée, qui a pris ses fonctions au Château quelques mois plus tard. Pourtant, le futur président avait intégré la banque d’affaires avant d’avoir honoré ses dix années au service de l’État, alors même qu’il avait été rémunéré pendant ses années de formation à l’ENA. Comme le révélait Le Monde en 2016, l’ancien inspecteur des finances, démissionnaire de la fonction publique, a dû rembourser sa « pantoufle », soit 50 000 euros.

Plus de diversité dans les hautes sphères de l’État

Emmanuel Macron n’est pas le premier énarque à démissionner de la fonction publique. Valérie Pécresse, présidente de la région Île-de-France, et Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, ont mis fin à leur carrière de fonctionnaire, sans avoir pour autant à rembourser leur « pantoufle », d’après Le Figaro en 2015. En réformant l’ENA, critiquée pour son entre-soi élitiste, le chef de l’État entend sélectionner des profils d’étudiants « moins déterminés socialement ». Cette première promotion de l’Institut du service public pourrait voir le jour dès le 1er janvier. Elle vise à former les futurs hauts fonctionnaires en leur apprenant la réalité du terrain, et non plus en les propulsant à des postes-clés de l’État à peine âgés de 25 ans.

Article écrit avec la collaboration de 6Medias.

Crédits photos : Stephane Lemouton / Bestimage

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