Camille Kouchner : son seul regret après la sortie de "La Familia Grande"

Invitée sur le plateau de Quotidien, lundi 15 février 2021, Camille Kouchner s’est confiée sur l’impact qu’a eu son livre La Familia Grande. Si celui-ci a permis la libération de la parole, notamment pour les victimes d’inceste, elle a toutefois fait part d’un regret.

  • Olivier Duhamel
  • Camille Kouchner

Son livre a levé le voile sur le tabou ultime de l’inceste. Invitée sur le plateau de Quotidien, le lundi 15 février 2021, Camille Kouchner est revenue sur son ouvrage La Familia Grande, dans lequel elle accuse son beau-père Olivier Duhamel d’avoir abusé de son jumeau lorsqu’il était mineur. Des révélations qui ont permis à de nombreuses victimes de témoigner sur les agressions sexuelles et viols qu’elles ont subis par un proche. Une véritable révolution, à l’instar du mouvement MeToo lancé en 2018 sur les réseaux sociaux, à laquelle l’autrice ne s’attendait pas. Alors que son histoire a participé à enrichir la proposition de loi Billon [qui vise à bannir le terme de consentement pour les victimes d’agressions sexuelles et de viols de moins de 15 ans et 18 ans pour l’inceste, ndlr.], la juriste a fait part d’un regret. « J’aurais aimé que ma mère voie ça. Peut-être qu’elle aurait mieux compris« , a-t-elle lâché avec émotion.

Si Camille Kouchner espérait être entendue, elle n’imaginait pas « cet écho-là », notamment après la parution du livre de Vanessa Springora intitulé Le consentement (éditions Grasset) dans lequel cette dernière raconte avoir vécu une relation d’emprise avec l’écrivain Gabriel Matzneff alors qu’elle était mineure et lui âgé de près de 50 ans. La juriste poursuit en expliquant que son récit a eu des conséquences sur sa vie privée. « Pour ce qui concerne l’aspect personnel, évidemment, c’est un peu lourd. C’est un peu violent parce que c’est le propre de l’inceste. C’est des gens que j’aime, des gens qui me sont proches, c’est ma famille, donc je mets les pieds dans le plat ». Toutefois, Camille Kouchner s’est réjouie des répercussions de son livre « sur l’aspect universel » qu’elle trouve « magnifiques ».

Camille Kouchner félicite la libération de la parole

« Je reçois beaucoup de lettres depuis le livre, beaucoup d’e-mails… Je sais que pour les victimes c’est très, très dur », a expliqué Camille Kouchner. La mère de famille a salué « ce mouvement qu’on appelle de libération de la parole » qui est « le départ de quelque chose ». Toutefois, elle a rappelé que celle-ci « ne suffit pas pour les victimes. » Et ajouté : « Une fois qu’on a parlé avec l’éventualité d’être entendu (…) il y a des choses qui reviennent, des choses qu’on a vécues. Parfois, on se souvient mal et on se le reproche. Parfois, on s’en souvient trop… C’est des moments qui sont très difficiles », a déploré l’autrice. « C’est un chemin qui est très long et que, même moi, je n’ai pas terminé. Je ne parle pas pour mon frère, mais je peux parler tous les gens », a souligné Camille Kouchner. Cette dernière a ainsi pu « désigner les choses avec des mots d’adulte », grâce à la rédaction de son livre. Un ouvrage qui lui a permis de quitter ses « mots d’enfants » qui l’emprisonnaient dans la culpabilité : « J’ai écrit ce livre pour raconter mon chemin et pas pour dénoncer quelqu’un ».

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