Axel Kahn : le suicide de son père, une déchirure

En avril 1970, Jean Kahn s’est ôté la vie, laissant derrière lui une lettre dédiée à son fils cadet, Axel Kahn. Une disparition tragique dont le généticien de 76 ans, atteint par le cancer, ne s’est jamais vraiment remis.

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  1. Axel Kahn

Axel Kahn parcourt « l’itinéraire final » de sa vie. Le professeur de 76 ans, président de la Ligue contre le cancer, est lui-même atteint d’un cancer, qu’il a évoqué sur l’antenne de France Inter, ce lundi 17 mai. À l’âge de 26 ans, le jeune Axel avait déjà traversé une épreuve dont il ne s’est jamais totalement remis : le suicide de son père, 58 ans, disparu en se jetant d’un train à Mantes-la-Jolie (Yvelines). Une déchirure pour le fils cadet de Jean Kahn-Dessertenne, destinataire d’une lettre personnelle de son défunt père. « Tu es sans doute, de mes fils, le plus capable de faire durement les choses nécessaires », avait écrit le professeur de philosophie dans cette missive, laissée sur son siège avant sa disparition.

Endeuillé, Axel Kahn a vécu un véritable « cataclysme ». Dans un entretien accordé à France Culture, en avril dernier, le directeur de recherches à l’Inserm s’est confié sur « cette douleur jamais dissipée » et sur l’horreur d’avoir dû identifier la dépouille abîmée de son père. « Mais je le reconnais sans aucun doute, par cette fossette au menton, si caractéristiques des Kahn », a-t-il confié dans cette série de podcasts où il évoque son parcours, si intimement lié au décès prématuré de son père.

.@axelkahn président @laliguecancer sur la proximité de la mort : "Je le vis, pas en chantant, mais pas non plus dans la terreur : avec détermination. C'est une période très importante de ma vie" #le79Inter pic.twitter.com/gYCqzuIHQH

Axel Kahn, en retrait de la Ligue contre le cancer

Axel Kahn était encore interne en hématologie à l’Hôtel-Dieu quand le drame est survenu. Touche-à-tout, le bourreau de travail est devenu médecin, généticien, président de l’université Paris-Descartes, mais aussi membre de l’Académie des sciences et du comité consultatif national d’éthique. « Sois raisonnable et humain », demandait Jean Kahn, père de trois enfants, à son fils Axel dans sa lettre posthume. Également père de trois enfants, celui qui a passé sa vie à percer les mystères de l’humain a consacré un livre à cette terrible épreuve, Jean, un homme hors du temps, où l’essayiste affirme en introduction : « Nous ne te reprochons rien papa, rien ».

Son dernier combat, Axel Kahn le livre face à la maladie. Mais il l’assure : « J’ai été intensément heureux ».  » J’ai toujours été proche de la mort, de par mon métier ou le fait que j’étais le seul médecin de la famille », a-t-il expliqué sur le plateau de C à Vous, ce lundi 17 mai. Connu pour son franc-parler, ce grand habitué des médias compte se retirer prochainement de ses activités au sein de la Ligue contre le cancer, pour se concentrer sur sa santé. Alors que ses jours sont comptés, le cancérologue compter profiter de « ce temps » qui lui reste, comme il l’a évoqué avec sagesse et résilience au micro de France Inter. Comment ? « Les quatre jours se sont passés dans ma campagne, la campagne familiale, avec ma jument à qui j’ai dit au revoir… J’étais avec mes enfants ».

Article écrit avec la collaboration de 6Medias.

Crédits photos : Capture d’écran France 5

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