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« Attends, je me déshabille » : Eric Dupond-Moretti sanctionne un magistrat pour harcèlement sexuel
Une rétrogradation, c’est le sort que devrait connaître un magistrat, sanctionné par le ministre de la Justice pour des faits de harcèlement sexuel, comme le révèlent nos confrères du Point, ce jeudi 27 mai.
A propos de
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Eric Dupond-Moretti
Eric Dupont-Moretti devrait rétrograder le magistrat, et se ranger à l’avis du Conseil Supérieur de la Magistrature. Selon des informations obtenues par nos collègues du Point, le ministre de la Justice devrait sanctionner un magistrat en poste au tribunal judiciaire de Versailles, pour des faits de harcèlement sexuel. Du côté de la place Vendôme, pas d’autres précisions, mis à part que « la sanction va être prise« . Le Conseil Supérieur de la Magistrature recommandait la rétrogradation dans un avis rendu le 23 mars. Le magistrat en cause, Pierre-Olivier A., ancien vice-procureur du Parquet national financier a fait preuve d’un comportement caractérisant une « incapacité à respecter […] les limites attendues dans les relations interpersonnelles à l’égard des femmes côtoyées sur son lieu de travail« , détaille l’avis du CSM.
« Les paroles prononcées et les gestes accomplis, le plus souvent devant témoins, par leur extrême vulgarité, leur répétition et leur connotation systématiquement sexuelle sont intrinsèquement dégradants et humiliants« , juge l’avis des magistrats. Il dénonce également « l’incapacité à se fixer les limites qui s’imposent dans ses relations professionnelles et à prendre conscience de l’impact de son comportement sur autrui« . Car le magistrat en cause ne semble pas se rendre compte de la gravité de son attitude, et qu’elle constitue bel et bien du harcèlement sexuel.
Le magistrat enlève sa chemise, et demande à être puni
Au mois de novembre 2019, une magistrate du PNF vient trouver son supérieur pour dénoncer le comportement sexiste et déplacé qu’elle subit depuis des mois de la part de son collègue. Des remarques partagées à des collègues, comme « j’ai essayé de me la faire et j’ai pas réussi« , mais parfois qui lui sont adressées directement. « Oui, c’est ça, toi la nana canon, avec ton mec blindé et qui baise comme une lapine…« , « Fais gaffe, ça coule« … Il va même jusqu’à aller lui enfoncer un doigt dans le nez, et de se justifier : « C’était à défaut de le [lui] mettre ailleurs. » Et quand la magistrate lui demande des excuses, sa réaction est de commencer à déboutonner sa chemise : « Attends, je me déshabille« , avant de se mettre à genoux devant elle et lui demander de « lui taper sur la tête pour le punir« .
Plainte d’une greffière pour harcèlement sexuel et moral
Même après les faits, l’ex-vice-procureur conteste le harcèlement sexuel. Auditionné par le CSM, il a bien regretté son absence de discernement, et admis avoir agi de façon déplacée, vulgaire et salace, des attitudes qu’il « voulait à tort humoristiques et qui se sont révélés blessants« , relève le CSM. L’instance disciplinaire ajoute que « contrairement à ce que soutient Monsieur A., le Conseil estime que les propos tenus, les jets de stylo au sol et le geste intrusif imitant une pénétration sexuelle rapprochée, dont la connotation sexuelle est établie, ne se limitent pas à un humour potache. »
Le magistrat aurait eu le même type de comportement envers une greffière. « En matière de mecs, elle a les mêmes goûts que ma femme« , ou encore « Arrêtez de me demander mon 06« , lui décochait-il régulièrement. Avec elle, pas de doigt dans le nez, mais un massage des épaules, non consenti et en présence de témoin. Quand elle réagit, lui se crispe « Ca va, je suis quand même pas Harvey Weinstein. » Et de repousser les accusations de pression psychologique, ou même de harcèlement moral. Et pourtant,c’est bien pour ces motifs de harcèlement que la jeune femme avait déposé plainte, en septembre 2020, comme le relatait nos confrères du Monde.
Crédits photos : Stephane Lemouton / Bestimage
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