Anne Sinclair : pourquoi elle n’a pas quitté DSK au moment où le scandale a éclaté

À l’occasion de la sortie de ses mémoires intitulée Passé composé, Anne Sinclair est revenue sur l’affaire du Sofitel. Interrogée dans Sept à Huit, le dimanche 30 mai 2021, l’ancienne journaliste a confié les raisons qui l’ont poussée à soutenir Dominique Strauss-Kahn lors de son procès face à Nafissatou Diallo.

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Dimanche 30 mai 2021, Anne Sinclair s’est confiée dans Le Portrait de la semaine de Sept à Huit, sur TF1. De son parcours de journaliste à sa nouvelle vie en passant par son enfance, l’ancien visage phare de la Une est également revenu sur l’affaire du Sofitel qui a éclaté en 2011. Si le scandale sexuel impliquant son ex-compagnon Dominique Strauss-Kahn a eu raison de son mariage, la mère de famille lui a apporté son soutien au moment de son procès. Malgré l’humiliation publique qu’elle a alors vécue, elle a confié à Audrey Crespo-Mara avoir eu l’impression d’« être au milieu d’une bataille : ou bien on détale, ou bien on fait face. Moi, j’ai décidé de tenir ». « Etourdie et déboussolée », elle a tenté d’expliquer son envie de rester auprès de celui qui était alors accusé par Nafissatou Diallo d’agressions sexuelles et tentative de viol : « On ne quitte pas un homme à terre ».

Avant d’ajouter : « J’ai pensé, et je pense toujours, que je devais tenir. On n’est pas du tout dans cet esprit-là. Il y a des barrières, on saute la première barrière. Puis, on saute la deuxième, puis… après on se retourne. Mais au début, vous êtes dans la bagarre, dans le combat ». « Ça doit s’appeler le déni, quand on refuse de voir et j’ai évidemment refusé de voir, mais avec toute la bonne foi du monde », a-t-elle concédé. « Ça peut me faire passer pour une sombre idiote, mais c’est ma vérité ». Interrogée sur l’emprise qu’aurait pu exercer l’ancien directeur du FMI sur elle, elle a raconté : « Je ne sais pas si c’est de l’emprise, en tout cas, c’était sûrement aussi de mon fait, pas que du sien. J’étais un peu comme avec ma mère, dans la hantise du désaccord. (…) Je supportais mal les conflits, c’est un peu ça que j’appelle l’emprise. J’étais une femme qui gérait le budget et la famille, qui interrogeait les puissants, mais affectivement on est quelques fois, sinon dominée, du moins un peu mise sur le côté ».

« Dans ce livre, je ne dis pas tout »

Une épreuve qu’elle a réussi à affronter grâce au soutien infaillible de ses proches : « J’ai été très aidée par l’amour de mes enfants, de mes petits-enfants, de mes beaux-enfants que je vois toujours et de mon compagnon qui a été puissamment à mes côtés, si généreux et merveilleux ». Une affaire sur laquelle elle revient plus longuement dans ses mémoires intitulées Passé composé (aux éd. Grasset dès le 2 juin 2021), tout en gardant une part d’intimité : « Dans ce livre, je ne dis pas tout, mais tout ce que je dis est vrai ». Tout en précisant : « C’est impossible de ne pas le raconter. C’est impossible à raconter. J’ai voulu le faire de la manière qui m’a semblé la plus pudique et la plus honnête possible. C’est-à-dire d’essayer, non pas de raconter des faits, j’ai voulu raconter simplement l’ébranlement que ça a produit sur moi ».

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