Anne Hidalgo évoque son mal-être : en politique « on nous tolère… on fait joli dans la galerie »

Aujourd’hui, la présence d’Anne Hildalgo dans le paysage politique parisien est une évidence. Pourtant, il y a vingt ans, en 2001, elle avait ressenti un certain mal-être au moment de devenir première adjointe de Bertrand Delanoë, comme elle l’a confié sur France Inter à Léa Salamé.

A propos de

  1. Anne Hidalgo

Face aux éventuels rêves de revanche de Ségolène Royal et François Hollande en 2022, la dynamique au Parti socialiste est autour d’Anne Hidalgo. Sa possible candidature à l’élection présidentielle ferait même peur à Emmanuel Macron. « Anne Hidalgo est une candidate dangereuse face au chef de l’État », confiait le député LREM Hugues Renson dans les colonnes du Figaro le 19 décembre dernier. Pourtant, avant de faire trembler le sommet de l’État, l’actuelle maire de Paris a longtemps douté d’elle-même, de sa légitimité. Un sentiment compliqué à supporter, comme elle l’a confiée à Léa Salamé sur France Inter ce samedi 3 janvier. « Je me suis pendant très longtemps posé des tas de questions : ‘Est-ce que c’est vraiment ça que je veux faire ?’ », raconte-t-elle dans l’émission Femmes puissantes. La puissance était bien là, mais pas tout à fait la confiance.

Le 25 mars 2001, elle devient première adjointe à la mairie de Paris. Elle le cachait, mais dans le plus grand secret l’acolyte de Bertrand Delanoë n’en menait pas large. « Mes cinq premières années de mandat d’élue, vraiment tous les jours, je me pose la question : ‘Est-ce que c’est vraiment ce que tu veux faire ?’, parce que c’était quand-même l’arrivée dans un monde où la bienveillance n’était pas au coin de la rue, au coin du couloir », se souvient Anne Hidalgo sur France Inter. « Est-ce que je reste ? » était la question qui lui trottait quotidiennement dans la tête.

« Je voyais aussi beaucoup de femmes autour de moi qui se posaient exactement les mêmes questions dans l’univers politique », révèle la femme politique. Un milieu encore à l’époque très masculin, voire macho, dans lequel les femmes tentent de se faire une place, qui restait encore à définir. Avant de conquérir véritablement Paris, dont elle a été élue maire à deux reprises, en 2014 et en 2020, Anne Hidalgo s’est longuement interrogée.

.@Anne_Hidalgo, maire de Paris, invitée de #FemmesPuissantes : "Quand j'ai été élue en 2001, durant mes cinq premières années de mandat, tous les jours je me posais la question 'Est-ce que c'est vraiment ce que tu veux faire ?'" @LeaSalame pic.twitter.com/sWzxxaG26F

Elle a fini de « faire joli dans la galerie »

« Nous les filles, on est là, on arrive, presque par effraction, on nous tolère, on fait joli dans la galerie et on a énormément de problèmes pour pouvoir être crédible et réaliser ce qu’on a à faire. Est-ce que c’est vraiment là que j’ai envie d’être pour m’accomplir, être heureuse, faire des choses qui me correspondent ? J’ai tranché cette question, mais ça m’a pris un petit peu de temps. Et je me suis dit : ‘Non, je vais y aller’ », relate sur France Inter l’épouse de Jean-Marc Germain. En résistant et en restant pendant plus d’une décennie première adjointe, c’est elle qui fait avancer la cause des femmes. Après la mairie de Paris, un nouvel échelon inédit reste désormais à gravir pour Anne Hidalgo qui a fini de s’excuser d’être là, celui de devenir peut-être la première femme présidente de la République française.

Article écrit en collaboration avec 6Medias

Crédits photos : Stephane Lemouton / Bestimage

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