« Aide-moi à lui dire non » : l’appel à l’aide déchirant du frère de Camille Kouchner, victime d’inceste

Dans son « La Familia Grande », à paraître ce jeudi 7 janvier aux éditions du Seuil, Camille Kouchner a accusé son beau-père, Olivier Duhamel, d’inceste sur son frère jumeau, lorsque celui-ci était adolescent. Un secret qu’elle a longtemps gardé enfoui et dont elle a accepté de parler dans les pages de L’Obs.

A propos de

  1. Camille Kouchner

  2. Olivier Duhamel

« J’ai choisi d’écrire car je ne pouvais plus me taire. » Ces propos, ce sont ceux de Camille Kouchner dans les pages de L’Obs, à l’occasion de la sortie de son livre-événement La Familia Grande, à paraître ce jeudi 7 janvier aux éditions du Seuil. Dans cet ouvrage, dont plusieurs extraits ont déjà été dévoilés dans la presse, la fille de Bernard Kouchner et d’Évelyne Pisier est revenue sur l’inceste subi au sein de sa famille alors qu’elle était adolescente. D’après ce qu’a décrit la juriste dans son livre, son frère jumeau aurait été abusé sexuellement, à partir de ses 13 ans, par son beau-père, le politologue renommé Olivier Duhamel. Camille Kouchner a pris connaissance du calvaire que subissait son frère l’année de ses 14 ans, lorsque ce dernier s’est confié à elle : « Respecte ce secret. Je lui ai promis, alors tu promets. Si tu parles, je meurs. J’ai trop honte. Aide-moi à lui dire non, s’il te plaît« , lui aurait-il demandé.

Proche de son jumeau, la fille de l’ancien ministre ne l’a « jamais trahi ». Pendant des années, et alors que son beau-père Olivier Duhamel continuait d’abuser de celui qu’elle a renommé « Victor » pour protéger son identité, elle n’a rien dit de ce qui se passait sous son toit. Selon elle, les faits se seraient pourtant répétés durant « plusieurs années », a souligné L’Obs. En grandissant, Camille Kouchner et son frère jumeau ont « régulièrement » évoqué le sujet. « Elle l’a soutenu, comme elle a pu, sans bruit, quand il lui racontait ses cauchemars et ses séances chez le psy », ont écrit nos confrères. « C’est évidemment mon frère la victime directe de cette histoire. Il avait 13 ans quand les faits ont commencé, 14 quand il me les a racontés. Depuis, il est très inquiet pour moi et je le suis pour lui », a confié la juriste.

La réaction « violente » de leur mère Évelyne Pisier

Ce n’est que vingt ans plus tard qu’ils ont décidé de briser l’omerta, en racontant le calvaire subi par « Victor » à leur mère, Évelyne Pisier. Quand il a raconté ce glaçant récit à celle qui avait refait sa vie au côté d’Olivier Duhamel, le frère de Camille Kouchner a eu droit à une réaction pour le moins déroutante. Celle-ci a en effet préféré protéger son mari. « Il regrette, tu sais. Et puis, il n’y a pas eu de sodomie. Des fellations, c’est quand même très différent », aurait décrété la soeur de Marie-France Pisier. « J’ai été surprise de la violence de ma mère, de son déni. Cette violence m’a enfermée dans le silence, encore plus. Dans l’inceste, c’est toujours la même histoire : on inverse les positions, les victimes deviennent des coupables et les coupables des victimes », a observé Camille Kouchner.

À la demande de ses enfants, Bernard Kouchner ne s’en est pas mêlé

Bernard Kouchner, lui, a été mis au courant bien plus tard. « Là encore, c’est mon frère jumeau qui lui a parlé, en tête-à-tête, peu après la mort de ma tante (Marie-France Pisier, en avril 2011, ndlr). Notamment parce qu’on avait peur qu’il l’apprenne autrement », a expliqué Camille Kouchner auprès de L’Obs. Sa réaction ne s’est pas fait attendre. Fou de rage, l’homme politique était prêt à en découdre, selon sa fille : « Il trouvait ça insupportable, voulait casser la gueule de mon beau-père. » Afin que cette affaire ne s’ébruite pas, et pour respecter la volonté de son frère, la juriste a demandé à son père de ne pas s’en mêler. « Je ne suis pas du tout sûre d’avoir bien fait », a-t-elle concédé dans les pages de l’hebdomadaire. Après toutes ces années de silence, Camille Kouchner avait besoin de faire la lumière sur ce lourd secret familial. Et de mettre, enfin, des mots sur ses maux.

Crédits photos : SIPA

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