Affaire Olivier Duhamel : « c’est la gauche qui règle ses comptes »

L’affaire Olivier Duhamel pourrait avoir des répercussions sur l’Institut Sciences Po. Son président, Frédéric Mion, était au courant des accusations qui pesaient sur le politologue. Il pourrait être poussé vers la sortie.

A propos de

  1. Camille Kouchner

  2. Olivier Duhamel

Les révélations contenues dans la livre La Familia grande paru aux éditions du Seuil ont eu l’effet d’une bombe. Camille Kouchner accuse son beau-père, le politologue Olivier Duhamel d’inceste sur son frère jumeau au cours des années 80. Un drame connu par de nombreuses personnes qui ont néanmoins décidé de garder le silence. Une affaire sordide désormais ébruitée qui pourrait avoir de lourdes conséquences. Au sein de l’Institut Sciences Po, les murs tremblent.

Si Olivier Duhamel a démissionné de la présidence de la Fondation nationale des Sciences politiques, l’avenir du président de Sciences Po est pour l’heure en suspens. Frédéric Mion a été mis au courant de cet inceste en 2019 par Aurélie Filippetti, enseignante à Sciences Po, mais ce dernier n’a pas réagi pour autant. Quand l’affaire a éclaté dans la presse, il a nié avoir été au courant des accusations qui pesaient sur Olivier Duhamel, avant de finalement regretter de « n’avoir pas percuté » : « je n’ai pas entendu ce que cette personne cherchait à me dire ». Un comportement qui provoque les critiques, certains appelant à sa démission. L’affaire Olivier Duhamel pourrait bien venir sérieusement fragiliser l’institution, et pousser le pouvoir à intervenir. L’enjeu est désormais politique.

Une affaire aux contours désormais très politiques

« C’est la gauche qui règle ses comptes. Elle en voulait à Duhamel (ex-député européen PS) pour son ralliement à Macron » fait savoir un observateur interne à Sciences Po dans les colonnes de l’Opinion, avant de souligner que les déclarations d’Aurélie Filippetti ne seraient pas « dénuées d’arrière-pensées » alors que son nom est cité comme tête de liste à gauche dans le Grand Est pour les régionales. La droite pourrait également avoir une carte à jouer. « Les anciens du cabinet Pécresse sont aussi en embuscade. La droite aimerait bien récupérer le morceau » ajoute cette même source.

Pour l’heure, Frédéric Mion n’a pas l’intention de démissionner et tente tant bien que mal de calmer les esprits. Le sort du président de Science Po devrait dépendre de la tournure des évènements et des nouvelles révélations qui pourraient surgir. Le parquet de Paris a ouvert une enquête mardi 5 janvier pour viols et agressions sexuelles. Si les faits « sont prescrits » selon Camille Kouchner, le procureur a indiqué que « les nouvelles investigations, confiées à la Brigade de protection des mineurs (BPM) de la direction régionale de la police judiciaire (DRPJ), s’attacheront à faire la lumière sur ces faits, à identifier toute autre victime potentielle et à vérifier l’éventuelle prescription de l’action publique. » Interrogé sur cette affaire, Olivier Duhamel a fait savoir qu’il « n’avait rien à dire ». Il sera défendu par l’avocate de DSK, maître Frédérique Baulieu.

Crédits photos : CEDRIC PERRIN / BESTIMAGE

Source: Lire L’Article Complet