Affaire Duhamel : le cri de colère de Bruno Questel violé à 11 ans

Victime de viol à l’âge de 11 ans, comme il l’a révélé suite à l’affaire Duhamel, le député Bruno Questel a évoqué le problème du délai de prescription au micro d’Europe 1.

Sa prise de parole a bouleversé tout le monde. Frappé par l’affaire Duhamel, qui a réveillé le drame de son enfance, Bruno Questel (LREM) a choisi de publiquement évoquer le viol dont il a été victime à 11 ans. Un témoignage puissant pour transformer une « séquence d’actualité » en « une prise de conscience« , comme il vient de le confier sur Europe 1. Car le député de l’Eure plaide également pour une modification du délai de prescription (20 ans ou 30 ans lorsque la victime est mineure, à compter de sa majorité).

« On ne peut pas dire à une femme ou un homme : il fallait te réveiller plus tôt parce que le délai de prescription est passé. Ça n’est pas audible pour les personnes concernées et la société dans son ensemble, explique-t-il à Sonia Mabrouk. Il faut qu’on prenne le temps, qu’on ne soit pas dans l’émotion (…) pour écrire la meilleure loi possible ».

« Il n’était pas de ma famille »

C’est d’abord sur Twitter que Bruno Questel avait pris la parole. Le déclic ? Un commentaire sur l’affaire Duhamel signé Jack Lang, qui ne « pouvait pas s’indigner à chaque minute« . En plus de raconter une partie de son histoire, celle d’un enfant violé par un voisin de la famille, il réclamait que l’on « s’indigne toutes les secondes« . Sur BFM TV, il avait également ému en qualifiant la sortie du livre signé Camille Kouchner, La Familia Grande (Seuil), de « détonateur ». « Il fallait que ça sorte, a reconnu le parlementaire. « Je disais juste à Jack Lang : ‘Tais toi , tais toi ». C’est ça mon tweet. Quand on n’est passé par là, c’est comme si vous étiez marqué au fer rouge« .

Il n’était pas de ma famille, il était du village ; de ces lieux où la famille est grande. J’avais 11 ans. Je n’ai jamais oublié. Aucune excuse possible. Aucun pardon possible. Aucun repos pour les auteurs de ces actes. Il faut s’indigner toutes les secondes @jack_lang https://t.co/hzillQ0qrM

Preuve de plus que la parole se libère, même si Bruno Questel ne veut pas vivre dans « un tribunal médiatique ». « Mais sans Jack Lang, je ne serais pas devant vous, assure-t-il, toujours sur Europe 1. Les médias ont leur rôle à jouer. Pour nous accompagner, nous inciter ».

Crédits photos : SIPA

Source: Lire L’Article Complet