Affaire Duhamel – Aurelie Filippetti émue : « J’aurais peut être dû faire plus »

Camille Kouchner a révélé les abus subis par son frère jumeau commis par leur beau-père Olivier Duhamel dans un livre confidences intitulé La Familia grande (Seuil). Informée de cet inceste il y a deux ans, Aurélie Filippetti avait tenté d’intervenir. Au micro de RTL ce jeudi 7 janvier, la professeure agrégée à Sciences Po regrette néanmoins ne pas avoir aidé davantage.

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  1. Aurélie Filippetti

  2. Olivier Duhamel

  3. Camille Kouchner

C’est une affaire sordide, longtemps tenue secrète. Dans le livre La Familia grande paru aux éditions du Seuil, Camille Kouchner sort du silence et révèle comment son beau-père, le célèbre politologue Olivier Duhamel, a violé à plusieurs reprises son frère jumeau à la fin des années 80. Un inceste que beaucoup connaissaient, mais que très peu de personnes ont dénoncé. Mise au courant en 2008, la mère des jumeaux Evelyne Pisier serait entrée dans une colère folle, préférant protéger son mari et leur réputation plutôt que ses propres enfants.

Aurélie Filippetti a eu vent de ce drame il y a deux ans. Pour cette professeure agrégée à Sciences Po Paris, un institut au sein duquel Olivier Duhamel a enseigné pendant longtemps, il était normal d’agir. Très émue sur RTL ce jeudi 7 janvier, elle a expliqué qu’elle aurait néanmoins « peut-être dû faire plus, mais j’ai fait ce que je pensais être le plus juste. J’ai fait mon devoir comme citoyenne, femme, mère, enseignante. »

Averti, Frédéric Mion, le directeur de Sciences po Paris ne réagira pas

Mise au courant pas différentes personnes en 2018, Aurélie Filippetti décide de contacter un avocat pénaliste pour lui demander conseil. « Quand j’ai su ça, (…) je ne pouvais pas me taire » a-t-elle fait savoir. Mais ce dernier lui explique que les faits sont prescrits. Qu’à cela ne tienne, l’ancienne ministre de la Culture contacte Frédéric Mion, le directeur de Sciences Po Paris, pour lui faire part « de ces accusations lourdes. » Ce dernier se montre alors stupéfait par ces révélations. « Choqué, effondré », il confie à Aurélie Filippetti « qu’il va agir parce qu’il ne peut pas ne pas le faire ». Mais malheureusement, rien ne se produit. Troublée, l’ancienne députée ne comprend pas le comportement de Frédéric Mion, et regrette la possibilité qu’il soit « allé voir de mauvaises personnes », qui auraient notamment pu le dissuader de parler.

Alors que l’affaire a éclaté dans la presse, Frédéric Mion a tout d’abord nié être au courant des accusations qui pesaient sur Olivier Duhamel, avant de rétropédaler expliquant ne « pas avoir réagi après avoir été contacté par cette enseignante, »comme le rapporte Le Monde. « Je n’ai pas percuté. Je n’ai pas entendu ce que cette personne cherchait à me dire. J’aurais dû aller trouver Olivier Duhamel. C’était un devoir élémentaire, » a-t-il regretté. Pour autant, il a fait savoir qu’il n’avait pas l’intention de démissionner.

Crédits photos : BORDENAVE-MOREAU / BESTIMAGE

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