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"Abusée, je l'ai sûrement été" : Anne Parillaud se confronte au déni sur son père incestueux
Premier roman d’Anne Parillaud, Les Abusés raconte une passion destructrice, dans laquelle l’héroïne est une victime de l’inceste. Une histoire inspirée de l’enfance douloureuse de l’actrice, qui est longtemps restée dans le déni comme elle l’explique dans les pages de Paris Match ce jeudi.
Elle aura attendu la mort de son père, pour arriver à coucher sur le papier les mots brûlants et dévorants de son premier livre. Sorti le 22 avril, Les Abusés qui raconte l’histoire d’un couple au cœur d’une passion destructrice, dans laquelle le personnage féminin a été victime d’inceste. Si le texte est présenté comme un roman, les sœurs d’Anne Parillaud ont réellement été victimes d’inceste. Et elle ? «Abusée, je l’ai sûrement été, mais pour me protéger, j’ai choisi d’être dans le déni total. On appelle ça la mémoire traumatique», répond l’actrice dans une interview accordée au magazine Paris Match, paru ce jeudi 22 avril.
« Mon inconscient a parlé »
C’est après l’enterrement de son père que l’actrice commence à écrire. «Je crois que je n’aurais jamais pu le faire de son vivant. Je pensais savoir exactement ce que j’allais raconter et mon inconscient en a décidé autrement», explique-t-elle. Sa mère décédée peu de temps avant la publication du roman, ne le lira pas non plus. «Comme s’ils ne devaient pas le lire et qu’ils devaient me laisser sans réponse avec mes doutes profonds», observe Anne Parillaud. Des paroles qui font écho à celle de Camille Kouchner, qui avait accusé son beau-père Olivier Duhamel d’inceste sur son frère jumeau alors adolescent, dans un livre choc La Familia grande. L’avocate, fille de Bernard Kouchner et Evelyne Pisier, avait expliqué avoir pu prendre la plume après le décès de sa mère.
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Dans l’entretien à Paris Match, l’héroïne de Nikita se confie sur sa relation avec son père dont elle était «très proche» et qu’elle admirait. «Notre complicité, je n’ai jamais pu l’associer à un acte d’inceste.» Pour elle, «il était inenvisageable qu’un père puisse faire ça à sa fille». Alors que ses sœurs et demi-sœurs ont choisi de parler «pour se sauver», l’actrice qui aura 61 ans le 6 mai, dit ne pas avoir de souvenirs, tout en ayant «tous les symptômes» d’un tel traumatisme. «C’est peut-être imprimé en moi. Mais où ? J’aimerai que cela revienne, déferle», explique-t-elle.
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« Mon premier bourreau »
«Si mon père a été mon premier « bourreau » et si j’ai refusé d’y croire, cela veut dire, que par la suite je me suis positionnée comme quelqu’un qui n’a jamais jugé ceux qui lui faisaient du mal», analyse-t-elle. Plus jeune, elle voulait d’ailleurs devenir avocate pour «défendre l’indéfendable, comme si, au lieu d’accuser mon père, je voulais le sauver». Finalement, elle est devenue actrice «pour passer sa vie dans la peau des autres».
Mère de trois enfants -Juliette, Lou et Théo – sans lesquels elle serait restée «dans sa bulle» dit-elle, divorcée de Jean-Michel Jarre depuis 2010, elle partage aujourd’hui la vie d’«un homme qui n’est ni artiste ni connu». Prise au jeu de l’écriture, Anne Parillaud souhaite adapter et réaliser Les Abusés au cinéma. L’héroïne de Tout pour plaire désire même incarner Adélie, le personnage qu’elle a fait naître. «C’est un rôle puissant comme on en propose rarement. Comment ne pas vouloir l’incarner ?»
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