Abus sexuels : Éric Dupond-Moretti prévient, « La justice ne se rend pas sur les réseaux sociaux »

Invité de franceinfo en pleine affaire Richard Berry, le ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti a rappelé l’importance d’avoir un « interlocuteur judiciaire » pour recueillir la parole.

A propos de

  1. Eric Dupond-Moretti

  2. Richard Berry

« Bien sûr, la parole qui se libère, c’est extraordinairement important. Pour autant, la justice ne se rend pas sur les réseaux sociaux. » Sur franceinfo ce vendredi 5 février, Éric Dupond-Moretti a tenu à faire une mise au point, alors que les hashtags Meetooinceste et Meetoogay ont émergé dans le sillage des révélations de Camille Kouchner qui accuse son beau-père Olivier Duhamel d’inceste dans son livre La familia grande. Après le producteur Gérard Louvin et son mari, c’est au tour de Richard Berry d’être visé par des accusations. Dans ce contexte, le ministre de la Justice a rappelé que cette dernière « ne se rend pas dans la rue, sur les plateaux de télévision » ou sur Internet. Interrogé sur l’affaire Richard Berry, accusé d’inceste par sa fille aînée, Coline, Éric Dupond-Moretti a rappelé que « le garde des Sceaux ne peut pas commenter une affaire en cours ».

S’agit-il d’un tribunal médiatique ou des réseaux sociaux ? « Les réseaux sociaux imposent leur loi. Élisabeth Badinter s’en est plaint dans un article publié cette semaine dans L’Obs, c’est un véritable danger. Laissons la justice faire son travail », a tranché Éric Dupond-Moretti. Dans le cas de Richard Berry, les faits qui lui sont reprochés, datant du milieu des années 1980, semblent prescrits. L’acteur dément fermement. Sa fille Coline, âgée de 45 ans, avait entre 8 et 10 ans lors de ces faits qu’elle a relatés dans sa plainte consultée par Le Monde. Elle évoque des « jeux sexuels » avec son père et Jeane Manson, qui dément également. Alors qu’une autre partie de la famille, comme sa mère, l’actrice Catherine Hiegel, a décidé de soutenir Coline Berry.

Abus sexuels : "La parole qui se libère c'est extraordinairement important. Pour autant la justice ne se rend pas sur les réseaux sociaux", insiste Éric Dupond-Moretti, le ministre de la Justice pic.twitter.com/Wtym1UgKr9

« C’est bien de le faire dans les réseaux sociaux, mais… »

Depuis le 25 janvier dernier, une enquête préliminaire a été ouverte par le parquet de Paris. Des investigations que réclamait Richard Berry, mais aussi Éric Dupond-Moretti « pour permettre à la victime d’exprimer ce qu’elle a vécu devant l’autorité judiciaire ». « C’est bien de le faire dans les réseaux sociaux, mais il faut qu’il ait un interlocuteur judiciaire pour recueillir cette parole, pour expliquer par exemple ce qu’est la prescription, pour expliquer l’orientation qui sera prise dans l’enquête en cours », a plaidé l’ancien avocat. Le ministre de la Justice a rappelé que le Code pénal doit être prochainement « transformé » et « remis au goût du jour » en prenant en compte « les évolutions de la société ».

Article écrit en collaboration avec 6Medias

Crédits photos : Stephane Lemouton / Bestimage

Source: Lire L’Article Complet