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2019-2021 : anni horribiles pour la reine Elizabeth II
Le 9 avril, Elizabeth II perdait son mari et son plus proche confident. Une nouvelle épreuve pour la reine qui a affronté ces dernières années bien des tempêtes, comme le retrace le film Elizabeth II, les derniers combats.
Endeuillée par la disparition du prince Philip, la famille royale célébrera le 21 avril les 95 ans d’Elizabeth II. À la tête de la monarchie britannique depuis 68 ans, la souveraine a essuyé bien des tempêtes. Rien qu’entre 2019 et 2020, entre le Covid-19, le Megxit, le Brexit et le scandale sexuel autour de son fils le prince Andrew, la reine d’Angleterre a traversé bien des épreuves. Sur une narration de Denis Podalydès, le film Elizabeth II, les derniers combats d’une reine (1) revient en détail sur les derniers événements qui ont secoué la monarchie.
L’accident de voiture du prince Philip
Pour la reine, la série noire commence le 17 janvier 2019 avec l’accident de voiture du Prince Philip. Ce jour-là, au volant de son 4×4 Land Rover, l’époux de Sa Majesté percute un autre véhicule dans lequel se trouvaient deux femmes et un bébé. Inquiète, la reine se rend en urgence au chevet de son mari, miraculeusement indemne. À l’origine de l’accident, ce dernier est pourtant photographié deux jours plus tard, conduisant sans ceinture. Les clichés provoquent un véritable tollé. Le prince Philip est contraint, à 97 ans, de remettre son permis de conduire aux autorités. Un soulagement pour son épouse et sa famille.
Kate Middleton et le prince William font leur entrée. (Londres, le 9 novembre 2019.)
Une arrivée sous la pluie. (Londres, le 9 novembre 2019.)
Meghan Markle et le prince Harry arrivent, eux aussi, au Royal Albert Hall où s’est déroulée la cérémonie d’hommage aux soldats tombés durant les deux guerres mondiales. (Londres, le 9 novembre 2019.)
La famille royale réunie au grand complet pour assister aux célébrations. (Londres, le 9 novembre 2019.)
Le duel des princesses
L’incident clos, la presse révèle alors les rumeurs de tensions entre les épouses des princes William et Harry. Selon le Times, il régnerait une atmosphère tyrannique au sein du palais de Kensington, où Meghan et Harry demeurent avec les Cambridge. La brouille entre les deux couples conduit début 2019 à la scission des maisons royales. C’est une nouvelle contrariété pour la reine, qui avait un an auparavant béni le mariage du prince Harry avec l’actrice américaine, métisse et divorcée de 36 ans.
Adoubée par la reine, l’ancienne héroïne de la série Suits s’efforce d’adopter les do & don’t si chers à la monarchie, et Elizabeth II «croit en la métamorphose de Meghan». Si ensemble, Harry et Meghan souhaitent «combler le vide laissé par Diana, la princesse des cœurs», le duchesse de Sussex s’affranchit plus vite que son modèle, et ne compte pas accepter toutes les règles imposées par son rang.
La naissance d’Archie, le début de la rupture avec les Sussex
Devenus parents le 6 mai 2019, Meghan Markle et le prince Harry font fi du protocole en refusant de présenter à la presse leur fils, Archie Harrison Mountbatten-Windsor, dès la sortie de la maternité. Les médias s’agacent. le 8 mai, la première apparition officielle du nouveau-né tourne au fiasco. Le même jour, un tweet ouvertement raciste de l’animateur de la BBC, Danny Baker, met le feu aux poudres. La lune de miel entre les médias britanniques et les Sussex est terminée. Déterminé à ne pas laisser la presse s’en prendre à leur famille, le couple attaque plusieurs médias en justice. La reine assiste dépitée à ce triste spectacle.
Dans la tourmente du Brexit
La même année, une crise politique nécessite toute son attention : le Brexit. Officiellement nommé Premier ministre le 24 juillet 2019, Boris Johnson fait face à un front d’anti-brexiters de plus en plus remonté. Prêt à passer en force, il obtient de la reine la signature nécessaire l’autorisant à susprendre le Parlement. Les opposants au divorce avec l’Europe fulminent. Les Britanniques se demandent si la reine ne serait pas finalement pour la sortie de l’Union européenne. Les manifestants défilent devant Buckingham Palace mais comme à son habitude, la souveraine garde le silence, évitant ainsi une crise constitutionnelle.
Éclaboussée par un scandale sexuel
Mais les nuages continuent de s’accumuler au-dessus du palais de Buckingham. En septembre 2019, le prince Andrew se retrouve cité dans l’affaire Jeffrey Epstein, milliardaire américain accusé d’agressions sexuelles et de trafic sexuel sur mineures. À 59 ans, il est accusé d’agression sexuelle par Virginia Roberts Giuffre, 36 ans, qui en avait 17 au moment des faits, et se trouve dans le viseur du FBI et de Scotland Yard. Refusant d’abord de coopérer, il choisit de répondre aux accusations au cours d’un entretien à la BBC, le 16 novembre. Maladroit, confus, condescendant, il nie en bloc les accusations d’abus sexuels portées à son encontre et l’interview désastreuse vire au suicide médiatique du prince Andrew. La pression devenue trop forte, Elizabeth II se doit de protéger la Couronne d’un nouveau scandale. Le 19 novembre, Buckingham annonce dans un communiqué que le duc d’York met fin à «tous ses engagements publics».
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« Une année semée d’embûches »
Après «une année semée d’embûches», comme elle le rappelle dans son discours de Noël 2019, la souveraine doit secrètement espérer des jours plus calmes. Hélas ! Le 8 janvier 2020, les Sussex annoncent via un communiqué leur volonté «de prendre leurs distances avec la famille royale». «Après plusieurs mois de réflexion et de concertation, nous avons choisi de marquer un tournant cette année en nous inscrivant dans un nouveau rôle au sein de la monarchie», écrivent-ils. Cette annonce faite à la presse sans aucune concertation préalable avec la famille royale, prend la reine de court. C’est comme s’ils avaient «pointer un pistolet sur la tempe de la reine», explique Emily Andrews, journaliste du Mail on Sunday. Commence alors le long feuilleton de la nouvelle vie du prince Harry, de son épouse Meghan et de leur fils Archie. Habituée à ne jamais montrer ses états d’âme, la reine apparaît «blessée» et «profondément déçue» selon le personnel du palais.
En 2020, alors que le pays est durement frappé par l’épidémie de Covid-19, Elizabeth II livre un autre combat. Dans une intervention télévisée, la 4e depuis son couronnement, elle livre un discours mobilisateur de chef d’état dans lequel elle remercie les soignants et les travailleurs de première ligne, encourageant ses sujets à lutter contre la pandémie.
Meurtrie par les frasques de son fils Andrew, destabilisée par Boris Johnson, trahie par son petit-fils Harry et maintenant endeuillée par la perte de son époux, l’inoxydable monarque tient bon : «Ne jamais se plaindre, ne jamais s’expliquer». Servir la Couronne jusqu’à son dernier souffle, tel est le destin d’Elizabeth II.
(1) À voir dimanche 18 avril, à 20h50, sur France 5 puis sur www.france.tv Le film sera suivi d’un documentaire retraçant la vie du prince Philip, Le mari de la reine, l’inconnu de Buckingham.
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