1 heure avec… Hilary Swank : "Je n’ai jamais eu la tête d’une jeune première”

Malgré ses 2 oscars, elle est loin d’incarner la star fatale d’Hollywood. À 46 ans, Hilary Swank préfère se consacrer à sa famille plutôt que briller sous les feux de la rampe. Rencontre avec une battante très nature.

Public : Qu’est-ce qui vous a poussée à jouer dans Away ?

Hilary Swank : Le fait que le commandant en charge de cette mission soit une femme entourée de collègues de différentes origines et de différentes orientations sexuelles. Away montre également des femmes qui ont réussi à s’affranchir des hommes. Et moi-même, quand j’étais ado, je voulais devenir astronaute.

Votre personnage souffre d’être éloignée de sa famille. En tant que comédienne, cela vous arrive aussi. Comment le gérez-vous ?

Je joue depuis l’âge de 15 ans. J’ai donc intégré dans mon ADN la notion de séparation et d’éloignement. Mon tournage le plus long s’est étalé sur un an. Ce fut un défi énorme. Maintenant que la plupart d’entre nous sur cette planète avons connu la Covid-19, la quarantaine, la solitude, il est plus facile de comprendre ce que ressentent les gens isolés et loin de leurs proches.

Avez-vous été affectée par la pandémie ?

Ma grand-mère est décédée le 13 mars, mais c’était sans rapport avec la Covid. Je me suis rendue à ses funérailles dans l’Iowa. Ce fut l’un des voyages les plus éprouvants de ma vie. Par ailleurs, j’ai constamment vécu dans l’inquiétude pour mon père. Il a subi une transplantation pulmonaire il y a cinq ans alors qu’on ne lui donnait plus que trois ans à vivre. À l’époque, j’avais mis totalement ma carrière entre parenthèses pour m’occuper de lui. Là, du fait de cette situation si singulière, j’ai fait un peu pareil. J’ai mis à profit cette pause inattendue pour me recentrer sur les miens. Durant cette période, j’ai eu le mental en forme de montagnes russes, mais au regard de tous les malheurs que les gens ont subis, ma famille s’en sort bien.

Avant de devenir une star, vous avez connu la galère.

J’ai grandi au sein d’une famille très modeste. Mon père était militaire, puis il est devenu représentant de commerce. Ma mère était secrétaire. Nous habitions dans un mobile home au bord d’un lac. Lorsque mes parents se sont séparés, j’ai décidé de suivre ma mère et mon frère Dan en Californie. J’avais un rêve : devenir actrice, j’avais 9 ans quand j’ai compris que ce métier était fait pour moi. Nous sommes arrivés avec 75 dollars en poche, ma mère faisait des petits boulots pour survivre. Nous dormions dans une caravane et parfois dans la voiture.

Comment avez-vous percé ?

Ma mère téléphonait partout pour trouver un agent compétent et pas trop cher. C’était difficile, car je n’ai rien de la Californienne type ni le visage d’une jeune première. Mon premier casting, c’était une pub pour McDonald’s. Avec mes cachets de débutante, j’ai pu emménager avec ma mère dans une petite maison. Comme j’étais sportive, j’ai pu décrocher un rôle dans Buffy contre les vampires, en 1992, puis le rôle-titre, en 1994, de Miss Karaté Kid.

« Je me suis fait virer de la série Beverly Hills !« 

Il y a quelque temps, on vous a vue participer à un triathlon. Vous êtes une grande sportive ?

Je me tiens en forme. J’étais nageuse. Ce sport était bon marché. Contrairement au tennis, au foot ou au hockey où vous avez besoin d’acheter un équipement, l’avantage avec la natation c’est que vous ne devez investir que dans un maillot de bain – le mien était très usé –, une paire de lunettes, un bonnet et un abonnement à 17 euros par mois pour avoir accès au bassin. J’ai commencé à nager quand j’avais 3 ans. À 14 ans, je nageais quatre heures par jour.

Vous avez joué également dans la série Beverly Hills 90210.

Oui… et j’en ai même été virée ! Ce qui a été une chance, car trois mois plus tard, on m’appelait pour me confier le rôle principal de Boys Don’t Cry. Je n’aurais jamais pu tourner ce film, qui m’a lancée, si j’étais restée au générique de Beverly Hills. La chance a dû aussi intervenir à un moment, mais je crois surtout que c’est le travail. Pour en arriver là où j’en suis aujourd’hui, j’ai tout donné.

« Je suis très frustrée de ne pas pouvoir me rendre en Europe »

Maintenant que vous avez de l’argent, comment le dépensez-vous ?

Rien d’ostentatoire, je ne suis pas bijoux ou villas aux quatre coins du monde. Je n’ai d’ailleurs jamais compris d’où venait ce désir de certains d’étaler leur richesse. J’investis dans ma famille et ceux que j’aime. C’est un placement sûr et à long terme. J’investis aussi dans ma ligne de vêtements. Si ma carrière devait devenir moins productive, au moins je serais habillée pour l’hiver.

Et si on parlait un peu d’amour…

Avec mon premier mari, nous nous sommes connus à 18 ans. J’avais 31 ans quand j’ai divorcé. Aujourd’hui, je suis remariée et tout va pour le mieux. Philip est entrepreneur. Il me soutient dans toutes les étapes de ma carrière. Nous nous sommes mariés dans le plus grand secret car nous ne voulions pas d’un mariage show-biz.

Qu’est-ce qui vous manque le plus depuis la pandémie ?

Voyager ! Je suis très frustrée de ne pas pouvoir me rendre en Europe. J’adore en particulier Paris, où j’ai vécu pendant trois ans.

Dates clés :

1. 1974

Hilary Swank voit le jour le 30 juillet 1974 à Lincoln dans le Nebraska. Ses parents se séparent quand elle a 13 ans.

2. 2005

Grâce à son rôle de boxeuse dans Million Dollar Baby de Clint Eastwood, elle obtient son deuxième oscar de la meilleure actrice.

3. 2018

En août, Hilary dit oui à Philip Schneider, l’entrepreneur qu’elle a rencontré deux ans plus tôt par l’intermédiaire d’amis communs.

4. 2020

Hilary tient le rôle principal, celui d’une astronaute américaine, et est productrice exécutive de la série Away, disponible sur Netflix.

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Propos recueillis par Frank Rousseau, notre correspondant aux États-Unis

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