Tout ce qu'il faut savoir avant de passer au roux
Que le personnage de Beth Harmon dans le Jeu de la Dame nous ait inspirés ou simple envie de changement, la coloration cuivrée connaît un nouvel engouement en salon. On fait le point sur ce qu’il faut savoir avant de se lancer.
«Avant, on avait une demande de coloration cuivrée toutes les deux semaines, et encore… Mais depuis quelques semaines, nous en réalisons au minimum une par jour», constatent Charly Ménagé et Mégane Saliou du salon parisien Chromatic by MC. La raison de cet engouement ? «L’automne et l’hiver s’imposent comme la saison de cette teinte, notamment pour réchauffer tous les bruns, leur apporter de la brillance. Et en ce moment, quitte à opérer un changement, autant oser», précise Sandy Ory, coiffeuse au sein du salon Jean-Marc Joubert. Les professionnels sont unanimes : les gens ont envie de nouveauté après cette période compliquée, entre confinement et pandémie. Mais si l’envie est là, mieux vaut savoir ce que cette métamorphose en roux implique.
1. C’est une coloration qu’il faut assumer
Si le cuivré peut paraître plus accessible que le blond, il demande quand même une certaine assurance. «C’est une option plus compliquée car il faut vraiment l’assumer. Mais c’est aussi une façon de marquer son identité, cela vient compléter le look et souvent nos clientes se sentent différentes quand elles quittent le salon», décrypte Charly Ménagé. «C’est une bonne option car le cuivré met en valeur la peau quand un blond froid va la ternir. Cette couleur chaude apporte du peps et de la chaleur. Mais si la cliente hésite ou n’est pas sûre d’elle, on aura tendance à lui déconseiller.» Tout en précisant qu’un temps d’adaptation peut être nécessaire pour s’y habituer, une fois le cap franchi. «C’est une couleur qui donne du corps et du caractère. Une femme qui a fait ce choix se fond moins dans la masse : on la voit passer !», ajoute la coloriste de Jean-Marc Joubert.
2. Blonde ou brune, elle convient à tout le monde
Voilà une coloration qui met tout le monde d’accord : elle vient réchauffer un blond quand elle permet aux brunes d’éviter une transformation trop radicale. «Pour moi, c’est surtout la carnation qui compte. Si on a le teint pâle, on peut s’autoriser toutes les notions de cuivré. Si on est plus hâlée, si on a le teint mat ou olive, on partira sur un cuivré plus soutenu avec des notes d’acajou pour illuminer. En revanche, on oublie le blond vénitien», précise Sandy Ory qui a été formatrice coloration pendant plusieurs années à l’étranger. Côté nature de cheveux, là encore pas de contre-indication. Des cheveux fins aux crépus, tout le monde peut oser. «Le résultat se révèle très joli sur cheveux bouclés. D’ailleurs peu de nos clientes ressortent avec des cheveux lisses et demandent au moins un effet wavy», explique-t-on chez Chromatic by MC.
Doit-on un vrai engouement pour la coloration cuivrée au personnage de Beth Harmon dans la mini série à succès Le Jeu de La Dame (2020) ?
La colocataire de Romain Duris dans L’Auberge Espagnole (Cédric Klapisch, 2002) cultive un vrai blond vénitien.
L’actrice qui s’impose comme l’une des rousses les plus célèbres du cinéma affiche un cuivré très automnal dans la série The Undoing (2020) où elle partage l’affiche avec Hugh Grant.
Le cuivré aux nuances plus sombres d’Isabelle Huppert s’impose comme une parfaite source d’inspiration également. (Los Angeles, le 27 novembre 2020.)
3. L’importance du choix et des attentes
L’autre raison qui peut apporter des déceptions avec les teintes rousses ? Une différence entre les attentes et le résultat. Il existe en effet de nombreuses teintes et nuances, allant du blond vénitien aux cuivrés châtaigne, en passant par les tonalités pastel comme le pêche. «On adapte toujours un cuivré : il peut être plus rouge ou plus vénitien. L’important est de savoir ce que souhaite la cliente et pour cela rien ne vaut un modèle ou une inspiration», insiste Mégane Saliou. Même son de cloche chez la coiffeuse des salons Jean-Marc Joubert qui voit de nombreuses femmes arriver avec des photos repérées sur Instagram. «Il faut juste faire attention entre la réalité et les réseaux sociaux où des filtres ont modifié le rendu.»
Dans tous les cas, les trois experts précisent que ces inspirations s’imposent comme une base parfaite pour ouvrir la discussion sur les attentes, et guider vers le résultat le plus adapté. Parmi les célébrités les plus inspirantes ? Les experts citent l’actrice française Audrey Fleurot, l’Américaine Julianne Moore ou encore la Britannique Kelly Reilly (vue dans la saga de L’Auberge Espagnole de Cédric Klapisch). «Les femmes plus matures se tournent vers des roux moins flamboyants, des cuivrés plus cendrés, un peu comme celui d’Isabelle Huppert», complète Sandy Ory.
4. Plus rapide que le blond
Si une métamorphose en blonde peut demander du temps et beaucoup de patience, le cuivré lui peut naître en quelques heures car il s’agit d’une modification des pigments. Pas besoin de décoloration intense comme le rappelle le duo du salon Chromatics by MC : «Mais il est important de faire un nettoyage pour éclaircir le cheveu et le préparer à accueillir les pigments. Beaucoup de coiffeurs font l’erreur de colorer directement avec le risque d’avoir un cuivré rouge, trop foncé. Ce qui va décevoir celles qui veulent un résultat vraiment orange, avec un rendu naturel.»
Si la décoloration peut se révéler agressive dans le cas du blond, les deux coiffeurs expliquent n’éclaircir que de deux tons. «Si la base se révèle très foncée et qu’on veut un cuivré clair, on va pré-éclaircir en amont pour que le cuivré puisse ressortir de manière plus intense», renchérit la coloriste de Jean-Marc Joubert. «En gardant une base foncée, on obtiendra une teinte plus automnale.» Pour celles qui ont déjà les cheveux colorés, il faudra également nettoyer les anciens pigments en amont.
Quel budget ?
Comme pour toutes prestations chez un coiffeur, les prix varient en fonction de la longueur. Chez Jean-Marc Joubert, compter environ 110 €. Chez Chromatic by MC, le budget à prévoir se situe entre 200 et 260 €.
5. Ne pas négliger l’entretien
Qui dit changement de couleur, dit changement de routine à la maison. Les trois experts recommandent un soin systématique à chaque lavage, avec notamment un bon après-shampoing qui garantira la brillance, et le choix de produits adaptés. «On optera pour une gamme dédiée avec des agents antioxydants. En effet, les pires ennemis de la coloration sont l’air et l’humidité. Les cheveux teints étant plus fragiles et sensibles notamment dans le cas d’options flamboyantes», avertit Sandy Ory. Elle conseille ensuite d’utiliser en alternance, une fois par semaine, un shampoing repigmentant avec un soin sans rinçage ou un masque à laisse poser pour permettre aux pigments de bien s’accrocher. Tout en rappelant que c’est une coloration en mouvement, qui n’affiche jamais la même nuance au fil des semaines selon l’entretien. Chez Jean-Marc Joubert comme au sein du salon Chromatic by MC, on propose un soin sur-mesure, confectionné par les coloristes et que la cliente emporte chez elle. «En fonction, on ajoutera plus de jaune ou de rouge, mais on est sûr d’avoir le masque totalement adapté à sa coloration», détaille Mégane Saliou.
Quid de la repousse ? Pour la coloriste et son collègue, «les retouches pour les racines sont assez faciles car elles sont moins contrastantes. Ce qui permet un rendez-vous tous les deux à trois mois». Sandy Ory modère un peu en fonction du cuivré, surtout en cas de cheveux blancs. «Les chevelures immaculées ont l’avantage de donner un côté très flamboyant au roux mais les racines se voient forcément beaucoup plus et demanderont un passage en salon toutes les 4 à 6 semaines. En revanche, une blonde qui a opté pour un esprit vénitien pourra espacer ses rendez-vous.»
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6. Les alternatives
Enfin si le choix paraît trop radical mais que l’envie est bien là, il existe des étapes pour aborder en douceur cette transformation. Car le roux se travaille aussi partiellement : en balayage, mais aussi sur les longueurs sans toucher aux racines pour sublimer la couleur naturelle. Pour le binome de coloristes, «le balayage cuivré est parfait pour les brunes : il va apporter beaucoup de nuances. Tandis que pour les blondes, on partira sur un soin blond vénitien qui dure trois ou quatre shampoings.» Un bon moyen d’avoir une idée du résultat avant de se lancer.
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