Le Botox, le secret anti-transpiration des hommes politiques (et autres célébrités)
Auréoles digracieuses et odeurs complexantes ne sont plus un problème pour nombre de personnalités. Leur secret ? Le Botox, qui n’a pas qu’une action anti-rides. On fait le point avec Laurence Netter, dermatologue à Paris.
Août 2015, Manuel Valls prononce un discours pour la clôture de l’université d’été du Parti socialiste à La Rochelle. Mais ce qui retient l’attention des internautes ? Sa chemise littéralement trempée, qui lui colle à la peau. Ce qui pour beaucoup a pu apparaître comme un détail (quoique), a été, pour tous les autres, raté qui a fini par amoindrir le message de l’homme politique.
Manuel Valls a mouillé la chemise. (La Rochelle, Août 2015.)
Ceci expliquant cela, pour assurer leurs arrières, mouts politiques passent dans un cabinet comme celui de Laurence Netter, dermatologue dédiée aux problèmes de transpiration. L’une des solutions qu’elle propose depuis près de 15 ans ? Le Botox, injecté directement sous les aisselles. «On associe le plus souvent la toxine botulique A à son action anti-rides mais elle est utilisée dans de nombreux cas comme pour traiter les problèmes de grincements de dents, de strabisme ou même d’incontinence», explique le médecin. Et offre donc un réel intérêt pour empêcher les problèmes de sudation, dans des cas pathologiques comme l’hyperhidrose (qui touche 3% de la population), ou dans une volonté de confort esthétique, pour ceux qui sont par exemple complexés. «Le Botox va bloquer le message envoyé par le cerveau qui permet à la glande sudoripare de libérer la sueur».
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Une technique rapide
Cette technique présente aussi l’avantage d’être rapide. Après une consultation avec le médecin praticien, le traitement en lui-même prend moins de 10 minutes. La dermatologue quadrille les aisselles en faisant des points tous les 1,5 cm, là où seront effectuées une quinzaine de piqûres réalisées à l’aide d’aiguilles très fines pour une pénétration superficielle. «Pas besoin de crème anesthésiante, rassure Laurence Netter, si le matériel utilisé est de bonne qualité, la douleur se révèle assez faible, un peu comme celle produite dans le cadre de la mésothérapie.» Selon les cas, 1 à 2 flacons de Botox seront nécessaires. «En cas d’hyperhidrose pathologique, on aura besoin d’un flacon par aisselle, précise la professionnelle, mais dans le cas d’une transpiration normale, un pour les deux peut suffire.» Si l’efficacité n’est pas immédiate (il faut patienter un à trois jours pour voir les effets), cette technique promet des aisselles sèches pour une période de six mois, quelle que soit la température.
Risques et effets secondaires ?
Mais est-ce une bonne idée de bloquer la transpiration sur une longue durée ? Le médecin rappelle que cette dernière est essentielle puisqu’elle permet au corps de maintenir sa température moyenne de 37°c. «Sous les aisselles, il n’y a que 2 % de l’ensemble des glandes sudorales mais le traitement ne modifie pas la thermorégulation du corps. Donc c’est sans danger. D’autant qu’il n’y a pas d’effets secondaires. On peut reprendre immédiatement le cours de sa vie.» Laurence Netter évoque une efficacité à 95%. «On peut toujours procéder à une retouche si on constate une ou deux gouttes de sueur au bout de 15 jours.»
Une méthode qui a de quoi séduire tous ceux qui ne sont pas satisfaits des déodorants classiques. La clientèle type ? «Évidemment, comme toute action de médecine esthétique, cela a un coût mais il faut savoir que, dans le cas d’une hyperhidrose, c’est un acte reconnu et indemnisé par la Sécurité Sociale.» Sur le site Ameli.fr, il est précisé que la prise en charge du traitement par injection de toxine botulique est soumise à un accord préalable de l’Assurance Maladie.
Mais quid du coût global ? Il faut compter entre 360 et 600/700 euros pour le traitement des deux aisselles dans les cas pathologiques. «La plupart du temps, ceux qui le font une fois ne peuvent plus s’en passer car cela offre un vrai confort au quotidien. Ils viennent donc deux fois par an.» Elle intervient aussi bien auprès des mannequins – «pas question d’afficher des auréoles de transpiration sur une robe en satin pendant un défilé» – que des acteurs ou des personnalités politiques. «Si on a le budget, cette technique convient à tout le monde, hormis les femmes enceintes et allaitantes ou dans le cas de certaines maladies neurologiques», précise l’experte qui a même des demandes pour des cadeaux de mariage. Car les motivations sont différentes, de l’événement professionnel important où l’on ne veut pas voir le stress transparaître aux vacances dans un climat tropical où l’on veut être tranquille.
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Et pour les autres parties du corps ?
Si ces injections de Botox sont efficaces sous les aisselles, peut-on également les pratiquer sur d’autres parties du corps comme le front ou les mains ? «À Los Angeles, certains médecins le font au niveau du cuir chevelu des femmes qui ne veulent pas friser sous l’effet de l’humidité. Pour les mains et les pieds, on peut le faire mais c’est très douloureux et il peut y avoir comme effet secondaire une discrète faiblesse musculaire pendant un mois. On préfère plutôt privilégier un traitement par ionophorèse.»
Dans ce cas, il s’agit de plonger les parties concernées dans un récipient d’eau où l’on diffuse un courant électrique de faible intensité pour réduire la production de sueur. Et pour ceux qui voudraient une solution plus définitive pour les aisselles ? La technique par miraDry, une machine qui inactive définitivement les glandes sudoripares par un procédé micro-ondes sous anesthésie locale, reconnue par la Food and Drug Administration Américaine (FDA), s’impose comme une autre alternative. «Elle permet ainsi de diminuer de 82 % en moyenne la transpiration et les odeurs en une seule séance.» Son coût ? De 2.000 à 2.400 € selon les lieux. Un investissement plus conséquent, mais qui offre une tranquillité sur la durée.
Laurence Netter est dermatologue à Paris, spécialisée dans l’épilation laser, la dermatologie esthétique, et le traitement de la transpiration.
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