Et si on testait le repos holistique pour (enfin) se ressourcer ?

En réponse à l’épuisement tenace qu’on ressent depuis plusieurs mois maintenant, on a mis en place une stratégie qu’on pensait infaillible. On se force à aller au lit tôt pour dormir sept heures par nuit minimum, on s’autorise de longues après-midis à binge-watcher l’intégralité d’une série, et on fait du sport plusieurs fois par semaine pour finir de relâcher la pression. Un programme alléchant qui aurait dû nous requinquer en peu de temps, se réjouissait-on. Et pourtant, bien des semaines plus tard, on ne voit pas vraiment d’évolution.

On continue d’être crevé·e comme jamais, et de se réveiller le matin en ayant l’impression de n’avoir eu que deux heures de sommeil quand en fait, on était sous la couette depuis 22 heures la veille. Résultat : on passe notre temps à bailler, à râler et à se trouver nul·le sur tous les tableaux. D’aucuns diraient qu’on a un besoin d’une pause urgente. Sauf que se détendre, c’est tout ce qu’on est persuadé·e de faire. A tort.

Car voilà, en se focalisant sur le repos physique, celui qu’on satisfait en s’allongeant ou en se dépensant, on ne prend pas le taureau par les bonnes cornes. « Le sommeil et le repos ne sont pas la même chose », lance la médecin Saundra Dalton-Smith lors d’une Ted Talk populaire qui remonte à 2019. « Nous avons incorrectement combiné les concepts de sommeil et de repos et, ce faisant, nous avons banalisé ce dernier au point qu’il semble inefficace. »

L’experte le déplore : « Beaucoup d’entre nous passent leur vie à croire qu’ils sont reposés parce qu’ils ont dormi, mais en réalité, ils ne bénéficient pas des autres types de repos dont ils ont besoin. Résultat, on connaît une culture d’individus sur-performants, sur-productifs, chroniquement fatigués et souffrant de burn-out. » Le bilan est peu reluisant. A la place, détaille-t-elle, il faut identifier ce qui puise notre énergie et s’accorder un repos particulier en fonction. On vous explique tout de cette approche holistique, mais aussi de comment et quand l’adopter.

Les 7 différentes formes de repos

Les types de repos que mentionne Saundra Dalton-Smith sont au nombre de 7. Physique, mental, sensoriel, créatif, émotionnel, social, spirituel. Chacun s’accompagne de techniques accessibles qui, lorsque bien appliquées, devraient rendre nos quotidiens moins éreintants. On prend.

  • D’abord le repos physique, qui peut être passif ou actif, et qui consiste à s’endormir dans le premier cas, ou à pratiquer une activité réparatrice dans le second. Du yoga par exemple, ou des étirements profonds pendant quelques minutes.
  • Ensuite, le repos mental, particulièrement nécessaire lorsque l’on a l’impression d’évoluer dans une sorte de brouillard cérébral, d’être l’ombre de soi-même, qu’on se sent submergé·e d’informations et incapable de les traiter. On programme alors une pause de dix minutes toutes les deux heures. « Nous pouvons également reposer notre esprit en nous déconnectant d’internet, des réseaux sociaux et de nos e-mails », explique Frida Rångtell, experte du sommeil, qui affirme à Pure Wow que même 15 minutes de coupure peuvent faire une énorme différence.
  • Le repos sensoriel, lui, cible la fatigue qui émane d’une stimulation constante de nos sens. « Les lumières vives, les écrans d’ordinateur, le bruit de fond des téléphones qui sonnent et les multiples conversations qui se déroulent au boulot », énumère Saundra Dalton-Smith. Ajouter à cela les enfants qui tournent autour de la chaise de notre bureau pendant qu’on doit bosser par télétravail, et la saturation est plus que palpable. Pour faire un break, on éteint tout l’espace d’une minute.
  • Le repos créatif s’adresse à celles et ceux dont la créativité est sans cesse sollicitée, et le cerveau en permanente ébullition. Des journées à penser à de nouvelles idées, à concevoir de nouveaux projets, qui poussent parfois à bout. Pour faire le vide et mieux innover par la suite, il est essentiel de s’aérer l’esprit. En sortant se promener sans distraction audiovisuelle ni but précis, en lançant une musique qui ne demande pas à réfléchir, en dansant librement et sans retenue.
  • Vous avez la (fâcheuse) manie de ne jamais rien refuser à personne ? De rendre une tonne de services qui vous mettent dans le jus par peur de confronter vos proches avec un simple « non » ? Et finalement, on ne vous le rend pas tant que ça ? Il est temps de prendre du repos émotionnel. Et de revenir avec une meilleure technique : troquez le « oui » pour un sobre « je dois y réfléchir ». De quoi disposer d’un moment pour peser le pour et le contre de chaque décision et n’acceptez pas de faire quelque chose simplement parce qu’on vous le demande.
  • Comme un encouragement à faire le tri parmi celles et ceux qui composent notre entourage, le repos social incite à fréquenter davantage les personnes qui nous font du bien. Et de mettre un peu de distance avec nos connaissances exigeantes, difficiles, fatigantes (en gros, toxiques) avec lesquelles on ne se sent pas toujours à l’aise ni 100 % soi-même.
  • Enfin, le repos spirituel appelle à se reconnecter au reste du monde, et de décentrer l’attention que l’on a pu constamment porter sur soi et ses objectifs ces derniers temps. En méditant, par exemple, ou en s’engageant auprès d’associations en recherche de volontaires impliqués. Ou quand lever la tête de sa propre problématique permet de mieux se relaxer.

A quelle fréquence s’accorder ces repos ?

Tous les jours, plusieurs fois par jour, quand on sent qu’on est sur le point de craquer. La régularité de ces coupures varie d’une personne à l’autre, et de son quotidien. Il y a des automatismes à intégrer rigoureusement, à l’instar du repos physique, mental ou sensoriel, et d’autres exercices à appliquer de manière moins systématiques, en fonction de situations de stress ou de trop-plein précises, comme ceux qui concernent le repos émotionnel, spirituel, social ou créatif.

Pour celles et ceux qui bossent à la maison depuis 2020, Saundra Dalton-Smith offre des conseils adaptés à suivre en semaine. Elle invite ainsi à pratiquer ce qu’elle appelle des « cycles flow-break ». « Pendant une heure et demie ou deux heures, faites votre travail et concentrez-vous vraiment dessus. Lorsque le temps est écoulé (mettez une alarme si nécessaire), prenez quelques instants et éloignez-vous de votre écran », avise-t-elle auprès de Shape.

« Faites rouler vos épaules en arrière et étirez-vous, puis dessinez quelques cercles avec votre cou. Levez-vous de votre chaise, faites une petite promenade, prenez un verre d’eau. Cela vous aidera à refaire le plein d’énergie sur le plan mental, créatif et physique. »

Trois pierres d’un coup, et des batteries qui, à force de s’y atteler, seront rechargées.

Au-delà de nous fournir une jolie liste d’astuces pour se relaxer, le repos holistique invite à repenser entièrement la façon dont on appréhende les besoins de son corps et de son esprit pour fonctionner. Une démarche qui prône une plus grande indulgence envers soi-même, pousse à ralentir pour mieux lâcher prise. Et, enfin, permet de vraiment se ressourcer.

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