Ces objets beauté non identifiés qui vont révolutionner nos salles de bains

Objets connectés ultratechnologiques, outils de styling audacieux, appareils à LED ou à ultrasons… La « beauty tech » à utiliser chez soi se perfectionne chaque jour davantage. Tour d’horizon des innovations à faire entrer de toute urgence dans nos salles de bain.

La naturalité, la personnalisation et la digitalisation… Les trois grandes tendances boostées par la crise touchent aussi le monde du luxe. À côté du courant vert, la «beauty tech» et l’IA (intelligence artificielle) font leur révolution cinq étoiles. «Les expériences digitales interactives transforment l’expérience shopping, y compris haut de gamme», a confirmé Marc-Antoine Jamet, président de la Cosmetic Valley, lors du dernier salon e-Cosmetic 360 (salon international de l’innovation de la filière parfumerie-cosmétique, NDLR), qui avait pour thème « l’innovation bonne conscience ».

Tester virtuellement des soins et du maquillage est devenu courant, voire bluffant, et ce n’est qu’un début. Le but étant que le client se sente aussi bien sur un site Internet ou sur son smartphone que dans une boutique. Cette ambition enthousiasme Hubert de Malherbe, retail designer spécialisé dans le luxe : « La frontière entre le digital et le réel est de plus en plus ténue, et cette réalité fictive est en train de réinventer le commerce. L’idée est de jouir des choses plutôt que de les posséder, en recréant un monde virtuel inspiré des jeux vidéo. Bientôt, non seulement on pourra modéliser son visage, mais on passera son dimanche après-midi sur son canapé à shopper avec ses copines à New York ou à Singapour. »

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Clic and coquettes

Fiction ? Pas tant que ça. La société Looking Glass Factory propose déjà de créer des hologrammes qui permettent aux marques de montrer leurs créations 3D à distance. Lors du salon international de l’électronique grand public de Las Vegas, L’Oréal a présenté Perso, un appareil de 16 cm environ qui analyse la peau, l’environnement ambiant, fabrique des formules personnalisées au jour le jour et, bientôt sans doute, des fonds de teint et des rouges à lèvres.

Aujourd’hui, on fait entrer la high-tech dans la salle de bain. Réalisation Julie Gillet.

L’Asie a elle aussi une longueur d’avance avec des objets connectés ultratechnologiques. Au salon e-Cosmetic 360, c’est d’ailleurs une société taïwanaise qui a remporté l’award de la «beauty tech». Elle a créé une application de réalité virtuelle pour essayer le maquillage avec activation vocale don’t touch (plus besoin de toucher) et un rendu adapté au port du masque. En attendant ce monde magique (ou pas), on apprend à s’embellir à distance.

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On s’initie à l’IA avec l’appli SkinConsult de Vichy, qui délivre un diagnostic de peau à partir d’un simple selfie, on réserve des consultations beauté privées en ligne chez Clarins, Shiseido ou Givenchy, et on fait entrer la high-tech dans la salle de bains. En chute libre pendant le premier confinement, l’électro-beauté a connu un vif regain d’intérêt dès la période des fêtes, et ça continue, car ces « obnis » (objets beauté non identifiés) sont de moins en moins gadgets. Quoi qu’il arrive, fini le relâchement du premier confinement. Aujourd’hui, les femmes ont envie de se prendre en main et de faire bonne figure en visioconférence. D’ailleurs, 30 à 60 % d’entre elles utilisent des filtres embellisseurs, selon Hubert de Malherbe.

Quand on met le maquillage en sourdine, on se distingue par… ses cheveux. Le hair care est en passe de devenir le nouveau skin care. D’après le coiffeur Matthew Collins, le naturel ne désarme pas, mais, en 2021, on va exprimer son identité avec des coiffures et des accessoires plus audacieux, voire des styles un peu rétro, comme les space buns serrés inspirés par la série Euphoria. Les outils de styling, de plus en plus design et performants, ont aussi le vent en poupe.

Quand on met le maquillage en sourdine, on se distingue par… ses cheveux. Réalisation Julie Gillet.

À la pointe de la technologie, le lisseur Dyson Corrale, sans fil et doté de plaques de cuivre souples, allie design, performance et respect de la fibre capillaire.
La santé du cheveu, c’est aussi l’obsession de Sisley, dont la marque Hair Rituel by Sisley fait la course en tête avec 150 prix en trois ans et  25 % de croissance en plus. Son treizième produit, la Crème 230, a été conçu tout spécialement pour accompagner nos nouvelles habitudes. C’est un fait, la chaleur des outils coiffants ne fait pas de bien à la fibre capillaire. Sauf avec ce soin traitant qui la protège et répare les blessures thermiques. En deux pschitts, sa formule thermo-active referme les écailles, comble les fissures et rend le cheveu souple, soyeux et brillant, brushing après brushing.

Un dermato chez soi

En médecine esthétique, la photo modulation par LED (Light Emitting Diode), ou thérapie LED, fait désormais partie de l’arsenal belle peau. Certes, il existe déjà quelques appareils à utiliser à domicile, mais pour des raisons de sécurité ils n’ont pas les effets espérés. Ça pourrait changer avec une nouvelle génération d’outils sérieux et efficaces.
Bien sûr, ils ne remplacent pas les traitements en cabinet médical, mais ils les complètent et permettent de les espacer. Premier exemple, le Lightinderm. Mis au point avec une équipe pluridisciplinaire de l’hôpital Cochin et un médecin chercheur du CNRS, cet appareil de lumino-cosméto a derrière lui sept ans de recherche, de tests et d’études cliniques avec mesures instrumentales. Il combine trois actions : un flash d’ondes lumineuses ciblées, des ingrédients photo-actifs (activés par la lumière) et une bille massante. La facialiste Chantal Lehmann a créé pour lui une gestuelle d’application ultrasimple, et s’avoue ravie des résultats : « Il se passe vraiment un truc en profondeur », assure-t-elle. Le Lightinderm propose quatre programmes différents : anti-âge, anti-imperfections, éclat et antirougeurs (299 € avec 14 jours de traitement, sur lightinderm.com et au Bon Marché).

En médecine esthétique, la photo modulation par LED (Light Emitting Diode), ou thérapie LED, fait désormais partie de l’arsenal belle peau. Réalisation Julie Gillet.

Chez Carita, on mise sur la technologie depuis longtemps pour lutter contre les signes de l’âge. En 1962, les sœurs Carita furent parmi les premières à la faire entrer en institut avec les ondes vibratoires du Relaxond. Depuis, on a changé d’ère. Futuriste, l’appareil Cinétic associe micro-courants, LED et ultrasons pour des résultats anti-âge significatifs. On peut désormais profiter d’une partie de cette expertise à domicile grâce à l’appareil My C.L.E qui associe cinq intensités de micro-courants et quatre couleurs de LED (418 €, sur instituts.carita.com).

Pour la zone critique du contour de l’œil, la marque suédoise Foreo lance Iris, un appareil inspiré du massage lymphatique. Sa technologie T-Sonic produit à la fois des tapotements et des pulsations délicates pour lisser, drainer et stimuler. Côté corps, Rowenta sort le Masseur Silhouette Sculptant, équipé de huit rouleaux de silicone souple, de deux vitesses et de deux sens de rotation. Il ne remplace pas le Cellu M6, mais cinq minutes par jour suffisent à améliorer la fermeté de la peau et à lisser les capitons.

Et pour celles que la technologie laisse froides, Dior a mis au point le Pétale Multi-Perlé. Cette pièce d’orfèvrerie cosmétique a été conçue pour la Micro-Huile de Rose, mais ses vingt et une perles de céramique décrispent et stimulent la peau avec n’importe quel soin, voire aucun. 

Le bien-être à domicile

Pourquoi ne pas s’offrir un voyage sensoriel sans passeport avec de vraies mains d’humains.

●  Elisabeth Nado et son équipe s’occupent de vous 7 jours sur 7. Elle organise la livraison de la table de massage avec huile, serviette, plaid, couverture chauffante… afin de créer un cocon de douceur, puis les séances commencent à raison de deux par semaine, en adaptant le protocole en fonction des besoins de chacune (de 180 à 350 € la séance et de 1 150 à 2 050 € le forfait de dix, elisabethnado.com).

●  Chantal Lehmann, la facialiste premium, se déplace à domicile pour 1 h 30 à 2 heures de prise en charge 100 % sur mesure (300 €, chantallehmann.com, 06 29 68 03 20).

●  Thibault Marlin a officié plus de quinze ans à l’Institut Lancôme, puis au Tigre Yoga Club. Fasciathérapie, massage taoïste, shiatsu… Ce grand pro vient aussi chez vous remettre vos énergies en place (140 €, 1 h 30, à Paris et petite couronne, 06 16 02 22 56).

Les nouvelles visions du luxe

Vincent Grégoire, chasseur de tendances à l’agence NellyRodi, a globalement repéré deux clans, de plus en plus «radicalisés». L’ex-famille bling se réfugie d’une part dans la créativité débridée et le merveilleux, notamment sur les réseaux sociaux, mais aussi dans l’expertise ultrasélecte et ultrapersonnalisée, voire sécuritaire. Inspirée par Elon Musk, elle vise les technologies inspirées de l’ADN, des neurosciences et du transhumanisme avec, par exemple, du maquillage antireconnaissance faciale. Dans l’autre camp, on trouve l’ex-famille slow, style Tata Harper and co., qui devient de plus en plus écolo-techno, voire passe du naturel au «surnaturel».

Au programme, artisanat d’art, made in France, objectif bien-être mais aussi écoresponsabilité et biotech… Tout ce que résume le maquillage Hermès. Le point commun entre ces deux pôles ? L’espace. Tandis que les premiers rêvent d’ingrédients d’exception comme de la poudre de météorite, les «new new age» sont fascinés par la lune et ses pouvoirs. «Comme on a abîmé la Terre, on a besoin de repousser les frontières, conclut Vincent Grégoire. D’un côté, on vise l’hyperproximité avec le local, de l’autre, on doit aller de plus en plus loin… Dans le cerveau, au fond de la mer et dans le ciel.» À quand le soin anti-âge Thomas Pesquet ?

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